
Tous les jours valent d’être vécus certes, mais pour certains c’est à se demander si on n’aurait pas mieux fait d’aller se coucher, d’autres, où l’on aimerait bien un rappel, bis répétita !
Je me réjouissais à l’avance de la journée qui commençait, malgré les quelques 950 kilomètres qui m’attendaient dans la journée, et malgré l’heure matinale, je ne doutais pas que cette journée allait être agréable.Mon sourire dans la glace venait de me le confirmer.
Tard ce soir, là, sur le retour, la nuit tranquille et paisible commençait à me border, je constatais avec plaisir que la journée était en tous points conforme à mes espérances matinales. J’aime ces heures tardives et solitaires où seul dans son carrosse, un cd en compagnon, vous estimez avoir bien rempli votre journée.Benabar, Raphaël, Mickey 3D, et les Flamands roses m’accompagnaient, et s’ils voulaient se retirer après avoir mérité un petit repos : Encore ! Bis ! Bis ! Encore ! …... Benabar surtout doit m’en vouloir.
Ma voiture championne du monde et pas fière pour cela, me signalait qu’il fallait aussi penser à elle si je voulais qu’ensemble nous atteignions notre havre ce soir. Mais juste ce qu’il faut de carburant, pas plus, ma voiture et moi sommes en harmonie, nous préférons notre pompiste au village. Le papé à la pompe, il te sert et en plus il est bavard et son fiston s’occupe bien de ma chère championne. Quelques litres dans le réservoir, direction la caisse.
............Une moto. Réflexe, je me gare à coté.Un motard et sa compagne. Réflexe, j’engage la conversation.
Lui de face, sympa, elle de dos.
Elle semblait captive de ce bras qu’elle enlaçait comme s’il était son sauveur, son guide, son havre. Conversation de motard :« Le temps »« La vitesse »« La moto »
Lui sympa, elle toujours de dos.
« Il allait sur Béziers »« J’ai aussi une moto »« Non, d’une autre marque »
Lui sympa, elle toujours de dos.
Enfin, elle se retourna, sans desserrer sa prise, sans doute intriguée. Je vis son visage et compris alors qu’il était ses yeux, elle cherchait, nez au vent comme un animal apeuré, d’où pouvait bien venir cette sensation de présence, me localisa, sans doute rassurée, me fit un sourire, mais pas un mot.Je compris aussi qu’il était sa voix.Il me dit adieu, enfourcha sa moto, elle en fit autant, un autre sourire, normal, elle me connaissait maintenant.Elle s’agrippa à lui, que dis-je elle fusionna avec lui.
La moto s’éloigna, il n’y avait sans doute pas 10 minutes que nous nous étions rencontrés.
Il y a des jours comme çà où quelques minutes vous marquent pour des années.La vie est un immense plat à consommer, avec modération ou excès, peu importe.Mais des instants comme celui-là en donnent tout son piment.Et vous…………………….
Benabar disponible me raconta la suite de son histoire.La maison est à vendre, dans un terrain vague,……….. Et des gentils fantômes………………
I’ am a poor lonesome cowboyAnd a long way from home …….