31 mars 2010

bonjour, absent vous dites?

http://cafelitteraire11.blogspot.com/

17 mars 2010

Cafe litteraire de Foix à l'Estive





Hier avec ma chère, nous sommes allés au Café littéraire de Foix, rencontrer Benoît Séverac
Un enchantement comme ses livres
Je vous propose « rendez vous au 10 avril » un excellent polar

son blog pour en savoir plus
http://benoit.severac.over-blog.com/

07 mars 2010

Quand je serai grand, je ferai berbere


bonjour
ceci est le debut de mon livre (à suivre)

Chapitre 1

20 ans que mon héros me hante

Je souffre, je saigne. Il est minuit. Je n’arrive toujours pas à me lancer dans ce maudit roman que je repousse en permanence au lendemain depuis plus de 20 ans. Je le mijote à petit feu au plus profond de mes doigts, et malgré toute ma passion, et ma fougue, je n’arrive pas à l’écrire. J’ai tenté des milliers de fois l’ouvrage, j’ai écrit, mais après quelques jours de pénible labeur, si j’avais le malheur de me relire, je jetais farouchement en pâture, mes lignes au delete de mon ordinateur fatigué de ne cesser de faire et défaire mon Pénélope ouvrage.
J’étais épuisé. Maurice encore une fois avait gagné. Mon talent n’était pas à là-hauteur pour écrire le roman dont il était le charismatique héros omniprésent, et dont il surveillait les moindres gestes, les moindres lignes. Il ne se gênait pas pour me dire que l’histoire que je tentais d’écrire était imaginaire et qu’elle sonnait faux. Que lui, sa vraie vie, il ne l’avait pas vécue comme cela. Que je n’avais pas de talent, qu’il valait mieux comme toujours que j’abandonne et que j’aille me consacrer à mes bonsaïs. La vérité c’est que je détiens une fabuleuse histoire, mais que mon héros Maurice, n’est pas n’importe qui. Il m’étouffe, je le crains, je le sens toujours près de moi, qui m’observe. Je suis seul devant mon clavier, comme devant un immense gouffre de lettres, de ponctuation, de vocabulaire et de mots. Je n’ose plonger dans l’abîme de mes premiers mots, de mes premières phrases. J’ai bien trop peur de ne jamais remonter tout à fait intact de l’abysse de ce livre.
Je déteste en plus que l’on lise par-dessus mon épaule, et lui ne va pas se gêner, il va le faire en permanence, il va lire en direct tout ce que je veux écrire.
Tout ceci n’est-il pas, en fait, qu’une longue et une bien mauvaise excuse ?
J’ai aussi envie de me raconter un peu. Au passage. Mon héros c’est un peu beaucoup de moi, si je parle de lui, je devrai à un moment parler de moi et partager son histoire. Alors, tant pis pour toi, Maurice si tu parcours en direct, sans filet, ces lignes. Je vais partager avec toi ce roman, je vais m’inscrire dans ta vie, et tu verras un jour nous partagerons nos souvenirs.
Mes doigts enfin rassurés se jettent sur le clavier, et comme toute belle histoire... Elle commence par...

Il était une fois une famille de Pieds Noirs marocains – il faut le préciser, Maurice y tient, ce n’est pas la même chose que les Pieds Noirs d’Algérie. La famille rapatriée vivait depuis 1965, en France du côté de Serres sur Arget dans l’Ariège. Cette famille composée de trois frères, disloquée aux quatre coins du pays, se réunissait de temps à autre autour de leur patriarche Maurice, âgé d’au moins soixante ans. Lorsqu’elle était toute réunie, chaleureusement autour d’une table, les enfants tentaient sournoisement de le faire parler, et cela fonctionnait à merveille comme un passe-partout de sa vie. C’est seulement lors de ces rares occasions qu’il se laissait gentiment aller sur le terrain de sa jeunesse. Souvent assis sur le sol recouvert d’un tapis berbère, il s’allongeait, et s’appuyait sur un pouf, réminiscence de son passé. Sa femme n’avait pas manqué de cuisiner un tajine au lapin, sa spécialité et sa fierté, que la famille dégustait toujours avec les doigts.
Sans qu’il s’en rende compte, ses enfants lui posaient une ou deux questions pour amorcer le récit. Le vin rouge aidant, toujours un Sidi Brahim, qu’il aimait, mais qu’il consommait avec modération, il s’envolait dans ses rêveries marocaines. Il zappait le plus souvent, je dirais même presque toujours les premières années de sa vie et les malheurs français. Il faudra bien, moi, que je les révèle tout de même, tant pis s’il devait en souffrir à nouveau. Mais comment faire autrement pour expliquer et tenter de comprendre Maurice sans faire excursion même rapidement dans sa vie française, le début de sa drôle de vie. Ensuite, promis, je le laisserai s’enivrer de son équipée marocaine.
Mais n’était-ce pas lui l’ingénieux de ces soirées ? N’attendait-il pas lui-même cet instant. Celui ou l’un de ses fils sans y toucher lui demanderait de raconter. Il se faisait prier. Était-ce de la pudeur ? Ce que je crois moi. Car Maurice est avant tout un modeste. Ou bien voulait-il leur faire apprécier encore plus les magnifiques histoires qu’il allait sans trop tarder leur conter ?



a suivre merci