22 mars 2008

Encore quelques jours pour voter


Bonjour à tous

Je voudrai dans un premiers temps vous remercier tous pour vos votes à ce jour. ce n'est pas gagné loin de là, mais quelque soit ma place définitive, je vous remercie à tous, connus et inconnus venus visiter ce blog et qui ont pris un peu de leur temps pour voter

Ensuite, il nous reste une semaine pour maintenir mon blog dans les 10 premiers, par la suite un jury nous départagera tous
N’hésitez pas à voyager sur « le festival de Romans » il y a vraiment de fabuleux blog dans de nombreuses catégories, comme photo celui de EVELYS, vidéo, et autres

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Encore merci à tous et rendez vous à la fin du mois, pour les sélections
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Amitiés

14 mars 2008

Mes années college (épisode 6)


Ma honte venait de s’inviter. D’ailleurs, chez moi, elle n’était jamais bien loin ! Il n’était pas nécessaire d’hurler pour qu’elle s’impose sournoisement, à tout moment de ma triste existence. Un rien me rendait timide, un rien suffisait à m’envelopper dans la honte d’être là, à l’instant.
D’un coup pied rageur, je rejetais mes souvenirs, rameutais mes esprits. Décidément, ces français ne comprenaient rien aux choses du Maroc. Ce n’est pas de la bique, c’est du chameau, ignares !
Sales gosses !
En descendant du car, je filais tout droit au café des éleveurs tondus pour y faire pipi, j’y oubliais mon cartable. Je reviendrai le rechercher ce soir ! Je ne résolvais pas pour autant mon problème. C’est l’angoisse tenaillée au ventre que je redoutais cette journée. Les profs allaient toute la systématiquement me demander où étaient mes affaires. J’entendais d’ici leurs sarcastiques reproches.
« Mais voyons, vous le savez, je veux un cahier rouge pour l’espagnol, pas votre truc. Le stylo, noir, pas autrement. Si demain vous n’avez rien de cela vous allez commencer l’année avec une colle, vous verrez ça soigne bien les étourdis ! »
Je ne pouvais pas leur répéter la vérité à longueur de journée, leur dire que mes parents se moquaient éperdument de l’école et de moi au passage. Qu’ils pouvaient toujours me punir, je n’étais pas un étourdi, je manquais seulement de l’amour qui fait que les mamans sont envahies du plaisir maternel d’acheter les fournitures, autant que les gosses de les recevoir.
Je n’allais pas leur dire non plus que ma mère c’était une drôle de maman qui mangeait seule le soir sans attendre son mari éreinté par le travail, et que mon père lui, n’avait pas le temps de s’occuper de moi.

L’effroyable calvaire se terminait enfin. J’avais invariablement dû expliquer à chaque prof, et devant toute la classe ironique et moqueuse, que je n’avais rien de ce qu’ils demandaient.
Puni, collé.
J’étais un têtu, et qui répond avec ça ! Catalogué maintenant !
Je n’étais en rien fautif, mais devais accepter sans broncher la punition pour ne « pas avoir donné d’explication valable et adopté une attitude rebelle », tel a été le premier motif de ma colle, pas beau ça ! Le prof s’était fendu d’une belle phrase digne de sa médiocrité. Il n’en fallu pas plus pour je devienne la tête de turc de certains de ces médiocres.
« Pas rouge clair, j’ai dit rouge foncé, vous me changerez ce protége cahier dés demain ! »
Plutôt que de continuer à répondre, je m’enfermais à double tour, en dedans.

Je haïssais tous ces profs qui n’existaient que par, et pour le règlement. Ceux qui n’avaient d’autre psychologie que de me menacer des foudres de l’enseignement, la démocratique de la claque éducative, ou la colle réparatrice. Parfois même le pire, l’indifférence, voire la moquerie. Ces profs tuent et fabriquent des rebelles.
Je reconnaissais parmi eux les douaniers de la frontière. Mais ces professeurs de misère eux, c’est dans mon âme et mon intimité qu’ils fouillent et qu’ils fouinent honteusement. J’avais envie de leur crier, j’en ai marre ! Laissez moi tranquille !
Pourquoi l’image du vieux lion en cage de Meknes me revient-elle si subitement ?
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08 mars 2008

Mes Années colleges (épisode 5 )


Il fallait égoïstement résoudre mon problème en urgence, sinon demain je me cacherai dans un café, celui des maquignons, et je n’irai pas à l’école. La honte, une journée ça va, mais deux ! Mon orgueil ne le supporterait pas. Il ferme le couteau, il se lève péniblement, je l’accoste mielleux :
« Papa, il me faut des affaires pour l’école de demain »
« Demande à ta mère, je suis fatigué »
Je me retourne, elle avait disparue dans sa chambre, retraite très stratégique.
« Maman n’est pas là et j’ai besoin de tout cela pour demain », je lui tendais timidement et apeuré la feuille, connaissant par avance sa réaction.
« Tout ça pour demain, où veux-tu que je trouve toutes ces choses, il faut attendre d’aller à Foix samedi. »
« Pas possible papa, les cours commencent demain matin et je n’ai rien. »
A-t-il lu la panique dans mes yeux et ma voix, il tenta alors de me rassurer.
« On va arranger cela, vient ! »
Il m’entraîna vers son armoire personnelle toujours fermée à double tour, des secrets et sa vie y étaient enfermés. Une armoire, son sanctuaire que jamais je n’avais osé violer.
« Voilà deux cahiers, un stylo, un crayon à papier, une règle,… il énuméra ainsi quelques fournitures qu’il retirait une à une de sa caverne secrète. Mais tout était d’occasion, rien de neuf, il arracha même quelques feuilles à un cahier pour qu’il soit neuf pour de faux.
« Voilà, avec ça tu vas pouvoir commencer et samedi on ira acheter ce qu’il manque, promis. »
Je n’osais lui dire qu’il me présentait là les fournitures de ma prochaine honte.
« Il manque le cartable papa pour demain. »
« Un cartable, un cartable voyons ce qui pourrait faire l’affaire. »
Ce qui pourrait faire l’affaire ? Je pourrai te le souffler, c’est un cartable neuf, plein d’amour avec des affaires neuves dedans, et qui sent bon le cuir et tes grands bras qui me serrent très forts. Point !
« Voilà, j’ai trouvé…C’est la sacoche de Midelt, elle ne te dit rien ! Tu te souviens quand tu m’accompagnais à Boumia, ksar souk, Arbalou, Rich, c’est elle que je prenais. »
Du geste tendre de mon père, je ne retenais que l’amour de ses yeux étincelants et les souvenirs qui venaient d’exploser lorsqu’il me tendit sa serviette. Passé cet instant, que je voulais rapidement rejeter, en décalage total avec les événements présents, je pressentis aussitôt la honte du lendemain matin de me promener avec cette vieille serviette d’un autre temps ! Jadis. Où nous étions tous heureux.
Bien sûr que je la reconnaissais ! Moi aussi, j’aimais la prendre, mais avant quand je n’étais que rêveur, et gamin, quand je jouais à imiter papa, le chef.
Elle était là, devant moi, et dégageait toujours son parfum délicat de chameau. Malgré le temps et l’usure du cuir, l’odeur forte du vaisseau du désert persistait toujours. La poussière française se mêlait à présent à celle du Sahara rapatriée, elle aussi, de l’Alpha, des courses des gazelles et des outardes méfiantes devant la jeep.
Meurtrie elle aussi par le temps, elle esquissait une retraite subie et anticipée au fond du placard. Etait-elle heureuse aujourd’hui de servir le fils de Maurice ? Sera-t-il aussi gentil que le père ? Là-bas, lui et moi, nous étions inséparables. Il parait même qu’avec moi dans les mains il ressemblait à un chef, il en donnait de l’allure.
« Va pour le cartable et les affaires, mais samedi, promis hein papa, on va à Foix ?

Le lendemain matin dans le car, on me demanda ce qu’était ce truc qui sentait mauvais.
« Mon cartable, répondis-je fièrement »
« Et bien il est en peau de bique ton cartable, tu as chié dedans ou quoi ? »
Le car en entier se marrait, même le chauffeur qui tentait maladroitement de s’essuyer les yeux rougis sans perdre la route de vue.
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