01 septembre 2009

Les porteurs de Glace

De nombreux métiers, aujourd'hui disparus, permirent à nos ancêtres d'améliorer le quotidien.
C'est ce que je vais tenter de vous faire connaitre et specialement les metiers de mon departement l'ARIEGE


(photo/Mr Ruffé et Mr Rogalle d'Aulus)

Pour nos populations pyrénéennes, il était souvent difficile de joindre les deux bouts et, parfois, afin d'amener un complément de salaire, il fallait faire preuve d'imagination.
Les porteurs de glace furent de ceux-là, exerçant souvent le métier d'agriculteur mais sur des exploitations de petites dimensions, avec un cheptel réduit.
A proximité des stations thermales ou des centres touristiques, les paysans locaux étaient souvent embauchés par les hôteliers afin de fournir de la glace pour conserver les denrées ou maintenir des boissons au frais. Il fallait toutefois trouver des hommes connaissant les endroits où la glace était la plus dense, capables, de surcroît, d'acheminer, sur des pentes au dénivelé important, des charges allant parfois, pour les plus rudes, jusqu'à 70 kg.
Peu à peu, jusque dans les années 1920, où cette pratique disparut en raison des progrès techniques, se développa donc un véritable artisanat dans les pics pyrénéens, en Couserans notamment. On achalandait ainsi les hôtels d'Aulus, par exemple, mais aussi ceux de Foix et parfois jusqu'à Toulouse.
Les hommes partaient de nuit pour être sur place à la pointe du jour, avant que le soleil ne réchauffe la glace, montaient dans les endroits les plus propices. L'ascension se faisait à dos de mule ou d'âne, le plus loin possible mais après il fallait continuer le chemin à pied parce que la glace qui convenait se trouvait au-delà de 2 000 m d'altitude.

Bref, trois heures de montée et autant de descente donc pour ramener des blocs généralement de 25 à 30 kg, choisis dans la partie la plus dure pour lutter contre la fonte.
On conditionnait la glace dans de grands sacs contenant de la sciure qui servait d'isolant isotherme et était alors descendue à dos d'homme pour rejoindre les bêtes de bât.
En Couserans surtout, le Salat, navigable, permettait d'amener les blocs jusqu'à Toulouse et une véritable petite industrie avait alors vu le jour, des entreprises spécialisées dans ce mode de transport avaient alors germé.
Ainsi, c'était, au XIXe siècle, jusqu'à 70 tonnes de glace par jour qui transitaient par nos montagnes pour se retrouver dans les cuisines toulousaines quelques heures plus tard. Il fallait toutefois presque deux jours et demi pour atteindre le but, ce qui laissait le temps, à la glace, de fondre.
On estime que près du tiers de la charge initiale disparaissait pendant ce voyage, ce qui était d'autant un manque à gagner pour nos porteurs de glace. Ce travail était épuisant et ne fournissait, il faut bien s'en rendre compte, qu'un complément pécuniaire fort modeste. Après être redescendus dans la vallée, nos Couserannais repartaient en fait exercer leur métier principal, agriculteur, éleveur ou ouvrier.
Ce n'était donc bien qu'un « petit métier » et non un travail à part entière.

On est bien loin, là, de nos 35 heures… et des greves pour un oui, pour un non!!!!!
(merci a la depeche du midi pour son aide )

lien pour mieux connaitre ce vieux metier
http://valleedugarbet.free.fr/Memoire/les-thermes-d-aulus-3.htm

9 commentaires:

Thérèse a dit…

Impossible de retrouver dans ma tête le titre du livre que j'avais lu sur le sujet. Passionant! On creusait de grands trous, bordés de pierres, pour l'entreposer.
Des métiers oubliés en effet.

Viviane a dit…

Intéressant ton texte.
Dis-moi, il me semble qu'il y avait une course (une compétition) en montagne où les participants refaisaient le chemin des porteurs de glace, ils portaient un sac sur le dos pour simuler le bloc de glace... Sais-tu si elle existe toujours?
Je sais que tu habites tout près de ce bâtiment, tu me l'avais déjà dit!
Je te souhaite une bonne soirée.
Un bisou
Viviane

Pas a pas a dit…

bonjour therese
oui, pour stocker la glace on faisait des trous de 5 m de diametre sur 15 de profodeur, puis recouvert de terre

Pas a pas a dit…

bonjour viviane
il y a une course et une rando
la rando, je l'ai faite avec emotion en pensant a ces pauvres gens

lyliane six a dit…

Et du RMI..RSA...payer les gens à ne rien faire!!!!!

Pas a pas a dit…

bonjour lylianne
pas toujours a ne rien faire ,mais qui n'incite pas beaucoup a faire
"c'est le siecle qui veut ça" disait mon pere "anar"

vincent a dit…

pas étonnant qu'il n'y ait plus de glacier dans l'Ariège.

""C'est suer à vendre de la glace, que se fâcher en exhortant à la patience"".
Proverbes chinois

loula a dit…

ce n'était pas une vie facile à cette époque...article fort intéressant.. merci

Pas a pas a dit…

bonjour loula
merci beaucoup de votre passage et de votre compliment
l'Ariege possede une histoire assez extra ordinaire depuis la prehistoire, a nos jours
bien que je trouve que "nos jours " sont plutot pauvres,elle s'endore
a bientot
je vous ajoute sur mes liens ,j'ai bien aimé votre blog
amities