30 septembre 2009

La guerre des demoiselles (fin)

la fin de la revolte paysanne
Ces quelques exemples montrent la détermination des Demoiselles, et provoquent une vague de terreur dans les vallées, comparable à la Grande Terreur de la Révolution de 1789. Cette révolte est connue et entendue de Toulouse à Paris, où dès 1830 se joue au Théâtre des Variétés "Le Drame des Demoiselles".
A partir de l'été 1830, les interventions vont se faire plus violentes. "La révolution 1830 fit l'effet d'huile sur le feu".
Pendant cette révolution et les émeutes parisiennes, le mouvement des Demoiselles s'étend dans toute l'Ariège, et s'attache maintenant à provoquer les grands propriétaires, en particuliers les maîtres de Forges qui utilisent le bois en grandes quantités pour leurs usines métallurgiques : alors que les plus pauvres sont punis, les maîtres de Forges continuent à surexploiter la forêt pour leurs propres intérêts.
A Boussenac, c'est 60 demoiselles qui attaquent les métairies de la famille Laffont, trois jours plus tard, la commune est condamnée à payer 20000 francs à la famille Laffont : la nuit du 3 au 4 avril 1830, les Demoiselles anéantissent le reste des bâtiments et des plantations.
A Aston, au-dessus d'Ax les Thermes, c'est le château Gudanes qui est menacé. Le 7 puis le 10 août, le château est pillé. Le 15 août, à Ustou, les habitants de la vallée armés de haches, de bâtons, et d'objets divers, investissent avec "des hurlements et des vociférations épouvantables" la demeure de Jacques Saint Jean de Pointis, maire d'Ustou : ils brûlent les granges et pillent le château.
Jusqu'à la mi-septembre, les troubles se multiplient. Puis soudain, se calment : une Commission Départementale des Forêts est créée et mise en place, le 27 septembre, elle est susceptible d'amener des solutions aux revendications des Demoiselles. Mais du mois de novembre 1830 au mois de mars 1831, les émeutes reprennent.
Certains propriétaires sont contraints de céder des droits aux Demoiselles sous cette pression importante, dévastatrice et impressionnante.
A Ustou, les propriétés de M de Pointis sont encore ravagées par des incendies criminels. Le 7 mai 1832, 50 habitants d'Ustou armés et costumés, chassent des charbonniers de la forêt à coups de fusils : ils sont chassés d'une parcelle vendue par M de Pointis.
Pour les 20 années qui suivent, les troubles sont moins importants mais néanmoins présents. Les dernières interventions sont constatées dans le Massatois et la vallée de la Bellongue en mai 1866 et mai 1867, et pour se terminer en 1872.
fin
la semaine prochaine: des Wisigoths dans l'AUDE

10 commentaires:

Thérèse a dit…

Un épisode méconnu mais intéressant à bien des points de vues.

Pas a pas a dit…

merci therese
a bientot

framboise a dit…

J'ai beaucoup aimé ce témoignage d'un passé méconnu.
merci Patrick

Pas a pas a dit…

bonjour framboise
merci pour ton commentaire
la prochaine fois ce sera "les wisigoths dans l'aude"
une autre belle histoire
a bientot

loula a dit…

bein, heureusement que je n'ai pas vécu dans cette région et à cette époque !!!mais merci pour tout ce que tu nous apprends....je vois que tu te passionnes pour l'histoire de ta région....besitos Patrick

vincent a dit…

on leur avait bien dit de pas faire les jacques!!!

Pas a pas a dit…

bonjour loula
sur ! etre paysan a cette epoque c'etait moins que rien
d'ou la forte exode des ariegeois vers l'amerique
a bientot

Pas a pas a dit…

vince
bon le jeux de mots
a plus tard

vincent a dit…

patrick
je suis en train de lire
"ce que le jour doit à la nuit"
de Yasmina khadra.
superbe bouquin dont certaines pages ou passages ont des airs de ressemblance avec ton livre.
Une très belle histoire d'amour d'un homme déchiré par son appartenance au monde arabe et sa condition sociale (pharmacien).
si tu ne l'as pas lu tu aimeras même si ça se passe en Algérie d'avant les evennements.

Pas a pas a dit…

bonjour vince
merci de ce commentaire
je connais bien l'ecrivain que j'aime comme d'autres "magrebien qui ecrivent en français"
charbi et chokri
je vais acheter ce livre
merci encore
amities