En fait l’opération semblait être étudiée à la perfection. La pionne, c’est pour la surveillance, je devrai dire pour les corrections internes plutôt. Le docteur, affublé du joli nom de correspondant, devenait tous les samedi et dimanche celui qui avait le droit de me sortir, mon papa pour de faux, c’était mieux que rien pardi, le paradis en sorte.
La dernière semaine avant la rentrée s’est définitivement effacée de ma mémoire, je pense seulement que je n’ai pas du leur adresser une seule fois la parole, ou le minimum, le minimum qui vous sauve d’une baffe.
Mekhnès, sa palmeraie, il devait bien y en avoir une, comme partout au Maroc. Son zoo, inhumain et triste, comme un gosse sans son lance pierre dans la poche. Lui, je l’ai visité, j’en suis sorti bouleversé, j’ai rencontré sans doute le lion le plus malheureux de ma vie, il semblait mourir lentement, patiemment, presque comme une délivrance, en rêvant à ses forêts natales, non loin de là, sans doute.
Mon père m’avait appris que les derniers lions de l’atlas avaient disparu il n’y a pas si longtemps. Dans mes rêves, lui et moi, nous nous échappions de ces prisons et nous vivions dans les montagnes ……….
Ses rues bordées d’orangers, j’en ai bien mangé quelques unes comme une pomme que l’on cueille dans tous les vergers de France.
Et son sinistre Lycée Jean –Jacques Rousseau.
C’est pas une école ce truc ! Pour voir le toit, il faut regarder le ciel, il est si long que même en courant très, très vite, on n’arrive jamais à l’autre bout ! Et quand tu reviens t’es en retard à l’appel du repas !
« Hum ! Pas bien bonnes les notes, faudra remédier à çà mon garçon, ici il n’y a que de bons élèves »
Premier entretien avec la directrice, mes parents semblaient très satisfait des signes distinctifs d’autorité.
Aujourd’hui encore, je me dis que cette phrase, je l’ai entendu maintes et maintes fois, elle me raisonne dans les oreilles à chaque fois que l’on m’inscrivait dans une école,
« Enfin, une école qui va le prendre en main » pensaient-ils sans le moindre regard vers leur indésirable gamin.
Et si, en plus ici, il y a Driss, c’est la fin de tout, un concentré en modèle gigantesque de Midelt, de Mibladen et de ce sinistre et lugubre lycée.
La dernière semaine avant la rentrée s’est définitivement effacée de ma mémoire, je pense seulement que je n’ai pas du leur adresser une seule fois la parole, ou le minimum, le minimum qui vous sauve d’une baffe.
Mekhnès, sa palmeraie, il devait bien y en avoir une, comme partout au Maroc. Son zoo, inhumain et triste, comme un gosse sans son lance pierre dans la poche. Lui, je l’ai visité, j’en suis sorti bouleversé, j’ai rencontré sans doute le lion le plus malheureux de ma vie, il semblait mourir lentement, patiemment, presque comme une délivrance, en rêvant à ses forêts natales, non loin de là, sans doute.
Mon père m’avait appris que les derniers lions de l’atlas avaient disparu il n’y a pas si longtemps. Dans mes rêves, lui et moi, nous nous échappions de ces prisons et nous vivions dans les montagnes ……….
Ses rues bordées d’orangers, j’en ai bien mangé quelques unes comme une pomme que l’on cueille dans tous les vergers de France.
Et son sinistre Lycée Jean –Jacques Rousseau.
C’est pas une école ce truc ! Pour voir le toit, il faut regarder le ciel, il est si long que même en courant très, très vite, on n’arrive jamais à l’autre bout ! Et quand tu reviens t’es en retard à l’appel du repas !
« Hum ! Pas bien bonnes les notes, faudra remédier à çà mon garçon, ici il n’y a que de bons élèves »
Premier entretien avec la directrice, mes parents semblaient très satisfait des signes distinctifs d’autorité.
Aujourd’hui encore, je me dis que cette phrase, je l’ai entendu maintes et maintes fois, elle me raisonne dans les oreilles à chaque fois que l’on m’inscrivait dans une école,
« Enfin, une école qui va le prendre en main » pensaient-ils sans le moindre regard vers leur indésirable gamin.
Et si, en plus ici, il y a Driss, c’est la fin de tout, un concentré en modèle gigantesque de Midelt, de Mibladen et de ce sinistre et lugubre lycée.
Trouver le dortoir, chercher l’étage, la chambre, le lit, cela demandait déjà plusieurs heures. D’autres enfants, aussi heureux que moi, la mine triste, déballaient, ou regardaient leur maman déballer aussi leurs affaires, se demandait eux aussi ce qu’ils avaient bien pu commettre comme crime horrible pour se retrouver là,
« Ça c’est pour le sport, tu vois un short, des tennis et les chaussettes blanches »
« Ça c’est pour le sport, tu vois un short, des tennis et les chaussettes blanches »
« Tu me regardes dis quand je te parle ! Quand tu seras seul, maman ne sera plus là pour t’expliquer ! »
Tu parles maman qui m’explique ! Depuis deux ans, ma mère sans doute débordée par le travail avait convaincu son mari qu’il lui fallait une bonne, et comme la promotion le permettait pourquoi se gêner.
C’était la bonne qui préparait tout.
Chemise après chemise, pantalon après pantalon, chaussures après chaussures, chaussettes après chaussettes, j’apercevais avec angoisse, cette valise se vider irrémédiablement, lentement avec appréhension, avec à chaque instant le mode d’emploi, l’explication, la leçon, en me montrant :
« Ça, ça sert à ça ! »,
« Et ça, à ça ! »
« Et surtout, tu ne te trompes pas, parce que ça, ça va avec ça »,
« Ça ne va pas avec ça »………………….
Tu parles maman qui m’explique ! Depuis deux ans, ma mère sans doute débordée par le travail avait convaincu son mari qu’il lui fallait une bonne, et comme la promotion le permettait pourquoi se gêner.
C’était la bonne qui préparait tout.
Chemise après chemise, pantalon après pantalon, chaussures après chaussures, chaussettes après chaussettes, j’apercevais avec angoisse, cette valise se vider irrémédiablement, lentement avec appréhension, avec à chaque instant le mode d’emploi, l’explication, la leçon, en me montrant :
« Ça, ça sert à ça ! »,
« Et ça, à ça ! »
« Et surtout, tu ne te trompes pas, parce que ça, ça va avec ça »,
« Ça ne va pas avec ça »………………….
« Dis, tu m’écoutes quand je parle !
35 commentaires:
Bonsoir,
Patrick , tu nous tiens en haleine et dire que je viens tout juste ,il y a deux jours , si ma mémoire est bonne, de regarder l'émission :des racines et des ailes et qui présentait cette ville à travers son bâtisseur
J'imagine que ce petit garçon n'a pas pu apprécier cette ville, on le force un peu à entrer en pensionnat.
Par moment, les parents de ne sont pas conscients du mal qu'il peuvent infliger par une telle séparation.
Tu captives notre attention et tu nous fais partager un vécu.
Donc, encore une fois et tu vas trouver que je me répète, mais tant pis, je te remercie pour le partage.
Excellente soirée
Lynn
Bonjour lynn
Jamais tu ne te répéteras a mes yeux, tes com sont toujours justes et ciblés
Un grand moment cette émission Cette ville de Mekhnès (et d’autres du sud Marocains(est bien plus belle que dans mes rêves, un jour quand je serai grand, c’est sûr j’irai me réconcilier avec elle
Que ta journée soit paisible
Patrick
Re bonjour,
Je te remercie Patrick.
Je me suis permise de t'ajouter sur ma liste de lien, j'espère que cela ne te dérange pas.
Lynn
bonjour lynn
Non seulement cela ne me derange pas mais en plus je suis tres fier
il y des sites merveilleux et le tiens en est(toi aussi tu es sur ma liste de liens, tu l'as vu)
Bonjour,
Très touchée. J'avais remarqué , mais j'avais oublié de te remercier.
Excellent week end
Lynn
Bon W.End lynn et que ta semaine soit paisible
patrick
En tout cas , nous on "t'écoute" , et à chaque fois on attend la suite ...
Bon WE à toi
Claude
toujours présent dans le voyage :)
bonjour claude
toujours fidel ,mercimerci de tes mots aussi precis que tes photos splendides
patrick
bonjour fr@n6
une question pourquoi ce nom a ton blog?
mystere?
merci de ton passage,
oui ,il y aura un grand voyage dans mon histoire, il arrive........ avec ses espoirs et ses chagrins
a bientot
patrick
Je ne suis pas un blogger mais c'est avec plaisir que je lis tes nouvelles et notamment tes souvenirs d'enfance au Maroc. On s'y croirait!
Je me laisse d'autant plus prendre par ton récit que dans ma jeunesse j'ai moi aussi connu l'internat de la sixième à la terminale (c'était, dans les années 60, le seul moyen pour un fils d'agriculteur issu du fin fond de l'Aveyron de faire des études).
J'ai aussi dans une autre vie (à Oran en Algérie dans les années 70)connu un mode de vie assez voisin de celui du Moyen Atlas marocain de ton enfance (la pénurie générale en Algérie m'obligeait à faire moi-même mes propres cartouches à partir d'éléments hétéroclites avant d'aller chasser perdrix, lièvres, canards et sangliers).
Donc bravo Patrick !
Ton bonheur d'écrire rejoint notre plaisir à te lire.
René
Bonjour les Robert2
Apres enquête, il me semble que le fils de paysan, pensionnaire lui aussi, n’est il pas de Réquista ?
Tu as connu le pensionnat de ces années là, je ne crois pas que nous retrouvions nos plus beaux souvenirs.
Certains te diront qu’ils y ont passé de merveilleuses années, comme ces anciens combattants qui regrettent « avant », mais en réalité ne regrettent ils pas surtout, qu’avant c’était leur jeunesse
Mais avec le temps rappelons nous le soir quand les externes sortaient, quand tu vis dans la frayeur du pion, de la frayeur d’une colle qui repousse à 15 jours la prochaine sortie,
alors c’est bien le pensionnat !!
Merci Robert2 de tes commentaires, soyez les bien venu sur ces pages
"dis..tu m'écoutes quand je parle?"....sourire...qu'est-ce que cette phrase peut-être utilisée...! Bisous
Le petit garçon a bien de la peine en regardant sa valise qui se vide peu à peu et les éternels commentaires sur l'assemblage des vêtements résonnent à son oreille comme de tristes paroles. Il aimerait tellement qu'on lui donne un geste affecteux, au lieu de cela, c'est la valse des chaussettes qui sortent de la valise.
Et ce pauvre lion, on l'imagine tellement rêver à sa jungle. Cet épisode est empreint de tristesse, latente, qui sert les tripes.
Ah... si seulement le petit garçon et le lion pouvaient remballer leurs affaires respectives et repartir dans leurs lieux aimés
bonjour
merci a Malek khadraoui de ne pas confondre mon blog avec un forum politique
qui peut me dire comment suprimer un com indesirable sur Blogspot
merci
Suivant quelle version d'internet vous utilisez patrick, il y a le signe qui représente une petite poubelle à la fin des commentaires, vous cliquez dessus et le commentaire disparaît.
meilleures salutations
merci a delphinium et lynn
je savais qu'il fallait chercher la petite poubelle mais je ne savais plus ou elle se cachait
encore merci
patrick
A tous ce bog se veut covivial,
je n'accepte pas des oratoires et denontiations politques dessus
il y a des lieux pour cela
merci de votre conprehension
patrick
Bonjour mahina
Oui phrase très banale, et il doit y en avoir d’autres comme celle là qui régit et cadence notre vie
A bientot
Bonjour delphinium
Le petit garçon et le lion
Tiens voila un titre qui me plait bien delphinium
Ce bref passage dans mon spot retrace comme le reste un instant véridique
Mon père m'avait raconté la vie des derniers lions de l’atlas
Le roi
Le plus fort
Le plus beau
Que des superlatifs
Et soudain dans sa cage je vois ce roi déchu
Je me disais bien que l'homme est bien cruel pour assassiner comme cela le roi de l'atlas
Bonjour Patrick
je passe en coup de vent te faire un coucou...je reviendrai relire ton texte
A bientôt
jm
bonjour jean marc
j'attends ton retour, et ton com avec plaisir
patrick
Jean marc
Je n'arrive pas a te laisser un com ce jour, et je viens de m'apercevoir que c'était pareil sur un autre blog Over-blog
D’ou cela peut venir
Contente d'avoir pu vous être utile
Meilleures salutations
Bonjour Patrick et vous tous,
Comme il est bon de venir te lire. Tu continues à me faire voyager dans tes souvenirs.
J'apprécie également la photo que tu as choisi. Noir et blanc. Deux couleurs que je chéris tout particulièrement. Ton récit m'apprend à te connaitre mieux et je suis vraiment contente de faire ta connaissance.
Je t'embrasse très fort et je vous souhaite une bonne journée à tous
Marie Christine
patrick :
je ne sais pas ce qu'a pu te dire malek que tu a viré, mais pour que tu l'ai fais ça devait en valloir la peine.
je n'ai découvert ton blog que tardivement mais je suis impatient de connaitre la suite.
Ces angoisses de garçonnet relégué à "la grande ville" pour études, je n'ai jamais connu ça.jamais pensionnaire.
la suite, la suite, et vite.
vincent
http://africantal.blogspot.com
patrick :
je ne sais pas ce qu'a pu te dire malek que tu a viré, mais pour que tu l'ai fais ça devait en valloir la peine.
je n'ai découvert ton blog que tardivement mais je suis impatient de connaitre la suite.
Ces angoisses de garçonnet relégué à "la grande ville" pour études, je n'ai jamais connu ça.jamais pensionnaire.
la suite, la suite, et vite.
vincent
http://africantal.blogspot.com
Bonjour Patrick....s'était un coucou en passant
@+
Bonjour marie Christine
Encore merci de tes commentaires chaleureux, ils m’aident plus que tu ne le crois
Reviens je travaille mes textes
A bientôt
Que ta journée soit douce
Bonjour Vincent¨
Pour malek, il me parlait de dossier "chaud" en Tunisie
Je suis allé sur son blog et vu exactement le même article que son com sur mon blog, je lui ai laissé un message. Voila qui est réglé. Tu le connais a malek?
Très heureux de t'avoir comme nouveau lecteur soit le bienvenu, j'espère que tu reviendras souvent et que tu sauras m'aider avec tes com
Je vais aussi sur ton blog que je recommande
A bientôt
Patrick
Je suis heureux de trouver un quinquagénaire qui n'a pas oublié Midelt,
bien qu'il ne l'ait plus revu depuis près de 40ans. Il est vrai qu'il existe
des endroits dont le souvenir se grave aussi bien dans le coeur que dans la
mémoire. Tu te rappelles certainement le sommet de la colline qui domine ce
vaste paysage prédesertique où il n'y a que des tertres à perte de vue.
Aujourd'hui, le paysannat existe encore mais, il est abandonné.Il n'en reste
que le squelette. Les locaux sont là, mais délabrés.
Les arbres fruitiers ont disparu. Les arbres sylvestres, fidèles témoins de
l'époque florissante de cette belle ferme, sont en train de dépérir. Si vous
venez ici, préparez-vous à pleurer les larmes de votre corps car je sens
bien que vous portez cette ville dans votre coeur. Quant à moi, j'y languis
volontairement.
Behrii de midelt
Bonjour Beherii
J’ai lu et relu ton commentaire et en même temps j’ai vu ma maison délabrée, le toit soulevé par les arbres
Je suis triste à ce spectacle, tu as lu mon blog et tu sais à quel point j’ai aimé Midelt et sa ferme
Mon père voulait que cette ferme soit le renouveau pour les agriculteurs de la région et n’a jamais regardé a sa peine pour y arriver
Il lui arrivait souvent quand les fonds du ministère n’arrivaient pas d’aller directement à rabat défendre son travail et le travail de tous les fellahs de la région
J’irai c’est sue revoir Midelt cela fait trop longtemps que j’attend 43 ans c’est beaucoup
Merci beaucoup de ton commentaire, je serai heureux de te savoir près de moi et de mon blog
Patrick
Un bref passage pour te souhaiter un bon WE
Claude
Dis moi Patrick tu étais un petit garçon sérieusement désabusé, non ?
Déjà tu avais tout compris des adultes fanfarons pour faire croire à leur supériorité (le super lycée avec de bons élèves)
Les adultes faisant croire qu'ils sont indispensables (la maman qui a une bonne pourtant)
Et tout ça pour te faire croire à toi que tu es minable
Et ben je suis sûre que tu vas apprivoiser ces immenses locaux et ce monde inconnu et que tu vas très bien t'en sortir
C'st toujours comme ça au début tout semble immense et ensuite on s'aperçoit que non qu'on a vite fait le tour
bonjour cergie
je te bretrouve avec toujours quelques episodes de retard, mais presente a chaque fois, et je guette tes commentaires
oui j'ai au moins appris cela apprivoiser mon entourage, et je le dois surement un peu a cette jeunesse, a la fois trepidente tant que je ne suis pas aller a l'ecole,( a 7 ans) ou pendant la periode ou j'etais a midelt, Puis vient l'ecole, et la longue marche du "demerde toi seul"
je pourrai dire aujourd'hui ,cela a forgé mon caractere, en tout cas le prix a payer a ete a la hauteur.
merci de tes passages toujours bien cibles
patrick
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