Nous passions par la forêt de Cèdres. J’aimais la traverser, le nez scotché sur la fenêtre, elle me magnétisait.
Dans cette immense forêt de cèdres plusieurs fois centenaires, nous nous arrêtions toujours au même endroit.
Un énorme cèdre sur le bord de la route nous attendait avec ses grands bras écartés. Mon père et moi essayions toujours d'en faire le tour avec nos bras. Cette fois encore, même avec Missoudie, nous n’y sommes pas arrivés. Je crois bien qu’on y cueillait aussi des pivoines, et que cette forêt était peuplée de milliers de singes. Elle semblait être d’une autre histoire, de ces livres imaginaires où courageusement je traquais la photo d’une hyène,D'ou me venait le plaisir de voir que mon arbre était toujours là?
Puis Azrou, les français y pratiquaient le ski, mais pas nous. Encore un paradoxe du Maroc. Le sud pour tous c’est le sable, le désert. Azrou est à 1250 mètres et cela lui suffit pour abriter une minuscule station et une petite industrie autour du bois.
Nous reprenions la route vers Midelt, c’était facile, le col du zad franchi, la route descend jusqu’à Midelt.
La route vous berce ensuite jusqu’à Kenifra, mais vous pouvez aussi couper direct pour Midelt. Kenifra, inutile de régénérer ma mémoire avec un guide de voyage. Kenifra je connais, je vous y emmène de suite, les yeux fermés, juste le temps de s’imprégner du temps qui s’est écoulé depuis.
Quand j’entendais le simple mot de Kenifra, je savais que l’on parlerait pêche et camping.
Le tout c’était de savoir s’ils allaient choisir le lac de l’Aguelmane de Sidi Ali ou Aguelmane d’Azigza, situé en premier sur la route.
Moi, cela m’était égal, je savais que la tribu allait se déplacer, les nomades de la pêche organisaient leur transhumance.
4 à 5 jours de pêche, camping autour du lac. La nuit pêche à l’écrevisse à la lampe électrique, souvent contre son gré mon doigt servait d’appât.
Le jour, pêche au lancer, à la cuillère pour les carnassiers, à la bulle pour le reste. Les femmes devaient, si elles ne partageaient pas cette passion, se trouver un passe temps : balade dans la forêt, cueillette des pivoines ou des asperges en fonction des saisons. Elles redoutaient avant tout l’heure de la préparation des repas, les hommes affalés dans leurs chaises, après une longue et pénible pêche si stressante, gratifiaient leur chère épouse d’une mission élémentaire et basique, mais tellement sérieuse : la préparation du poisson.
Dans cette immense forêt de cèdres plusieurs fois centenaires, nous nous arrêtions toujours au même endroit.
Un énorme cèdre sur le bord de la route nous attendait avec ses grands bras écartés. Mon père et moi essayions toujours d'en faire le tour avec nos bras. Cette fois encore, même avec Missoudie, nous n’y sommes pas arrivés. Je crois bien qu’on y cueillait aussi des pivoines, et que cette forêt était peuplée de milliers de singes. Elle semblait être d’une autre histoire, de ces livres imaginaires où courageusement je traquais la photo d’une hyène,D'ou me venait le plaisir de voir que mon arbre était toujours là?
Puis Azrou, les français y pratiquaient le ski, mais pas nous. Encore un paradoxe du Maroc. Le sud pour tous c’est le sable, le désert. Azrou est à 1250 mètres et cela lui suffit pour abriter une minuscule station et une petite industrie autour du bois.
Nous reprenions la route vers Midelt, c’était facile, le col du zad franchi, la route descend jusqu’à Midelt.
La route vous berce ensuite jusqu’à Kenifra, mais vous pouvez aussi couper direct pour Midelt. Kenifra, inutile de régénérer ma mémoire avec un guide de voyage. Kenifra je connais, je vous y emmène de suite, les yeux fermés, juste le temps de s’imprégner du temps qui s’est écoulé depuis.
Quand j’entendais le simple mot de Kenifra, je savais que l’on parlerait pêche et camping.
Le tout c’était de savoir s’ils allaient choisir le lac de l’Aguelmane de Sidi Ali ou Aguelmane d’Azigza, situé en premier sur la route.
Moi, cela m’était égal, je savais que la tribu allait se déplacer, les nomades de la pêche organisaient leur transhumance.
4 à 5 jours de pêche, camping autour du lac. La nuit pêche à l’écrevisse à la lampe électrique, souvent contre son gré mon doigt servait d’appât.
Le jour, pêche au lancer, à la cuillère pour les carnassiers, à la bulle pour le reste. Les femmes devaient, si elles ne partageaient pas cette passion, se trouver un passe temps : balade dans la forêt, cueillette des pivoines ou des asperges en fonction des saisons. Elles redoutaient avant tout l’heure de la préparation des repas, les hommes affalés dans leurs chaises, après une longue et pénible pêche si stressante, gratifiaient leur chère épouse d’une mission élémentaire et basique, mais tellement sérieuse : la préparation du poisson.
26 commentaires:
Bonsoir Patrick et vous tous,
Au fil de ton histoire de ta vie, je prends de plus en plus de plaisir à te lire. Les cèdres d'autant plus, arbre vénéré me font vibrer. Tu me transportes dans un univers que je ne connais pas et je t'en remercie très vivement. Comme j'aimerai et comme je suis à tes cotés. Monde passé, monde présent, monde futur. Tout ce bouscule pour une harmonie qui n'a plus de temps.
Je t'embrasse très fort ainsi que vous tous,
Marie Christine
Marie christine
Tu as un don
Celui en quelques lignes de si bien raconter, tu sais que je suis un lecteur très assidu de ton blog
Tes commentaires je les attends à chaque fois que le post un nouveaux bout d’histoire
Merci encore
Patrick
Il y a tellement longtemps que je me lance puis renonce. La peur peut-être que le talent d'écriture ne soit pas héréditaire... Aujourd'hui, sera-t-il le jour où j'oserais enfin appuyer sur "publier le commentaire" ?
J'ai longtemps cru ou plutôt nous avons longtemps cru que ton enfance avait été idyllique et paradisiaque: vivre au Maroc et avec une bonne en plus, il y avait de quoi nous faire rêver !
Pourtant tu ne nous a jamais vraiment raconté ... seulement le minimum. Que savions-nous réellement ? encore aujourd’hui je n'ai que d'approximatifs souvenirs: pépé avait été militaire dans la cavalerie (d'où ton amour des chevaux ?) puis avait dirigé une usine (pour nous synonyme d’une certaine richesse), que vous pêchiez et chassiez en famille, que tu vivais comme un vrai p’tit marocain au milieu des boys et des bonnes. Tu nous parlais de liberté. Pour nous, c’était la belle vie !
Pourtant quelques signes auraient pu nous mettre la puce à l'oreille: pensionnaire très jeune et très loin (bien qu'en partie sauvé par tonton), que mémé ne t'avait jamais appris à nager alors qu'elle était une très bonne nageuse ...
Avec du recul, je crois que ça t’arrangeait de nous laisser croire en cette enfance parce que finalement c’est celle que tu aurais voulu avoir.
Puis un jour, le choc … nous avons su … su que ton enfance n’avait rien que nous pouvions envier, qu’elle n’était pas un modèle, que le peu que nous savions n’était que le meilleur. On en a pas su vraiment plus, seulement qu’on ne pouvait plus y croire.
J’ai fini par me dire que malgré ce sentiment de mal-aimé (nous le ressentions désormais ainsi) tu étais devenu quelqu’un de plutôt normal … tu t’en étais finalement bien sortis !
Aujourd’hui, je suis heureuse de lire que tu te souviens des belles choses et que de magnifiques écrits naissent de tes souvenirs même des plus mauvais … surtout des plus mauvais ! Ceux-ci sont peut-être ta « thérapie » … en tout état de cause ils nous permettent de savoir … savoir enfin.
Papa, il va vraiment falloir que tu nous emmènes là où tu as grandit parce que ces superbes récits manquent d’images.
MERCI, MERCI POUR TOUT.
Mon aînée
Le choc!!!(Positif)
Laisse moi un peu de temps, je répondrai, tu connais ma pudeur à dire les choses. Sans doute suis-je plus doué pour les écrire. Malgré tous il m'a fallut + de 40 ans pour en avoir le courage.
Ce que j'écris c'est mon héritage, si jamais un jour j'oubliais de vous en parler
Je te promets d'aller jusqu'au bout. Pour moi le bout, et le commencement c'est d’avoir connu votre mère, et votre naissance à tous les deux
Pour moi, il n'y a pas de plus beau héritage ...
et après tout, dire ou écrire, qu'importe le tout c'est de savoir.
Bon, ben je me trouve un peu bête à publier mon commentaire après ceux qui précèdent.
Néanmoins heureuse de voir que les enfants apprennent par vos écrits ce qui a été constitutif de votre enfance. Dans ma famille, on parle très peu, je n'ai que quelques anecdotes de l'enfance de ma mère et encore moins de celle de mon père. On ne parle pas chez nous, on vit les bonheurs de manière discrète et plus encore les douleurs. J'aimerais bien savoir plus de choses sur mes parents mais je n'ose le leur demander. Et pis ma mère a l'adresse de mon blog mais je pense qu'elle n'y va pas souvent et d'un côté, je me dis que c'est mieux ainsi car elle connaîtrait une autre personnalité de sa fille, même si elle se doute bien de cette personnalité cachée.
Pour revenir à votre texte, la fin m'a fait sourire, j'imagine les homms avachis dans leurs fauteuils pendant que les femmes s'agitent... Une pêche harassante peut-être mais quand même les hommes pourraient participer à la préparation du poisson.
?!
:-)
je vous embrasse
Bonjour delphinium
Nous le savons tous, rien ne vaut une bonne discussion, mais pourquoi ne pas le faire ?
La grande pudeur de l’humain sans doute !
Moi ce que je regrette le plus, c’est de ne pas avoir parlé plus que cela avec mon père. C’est pour cela que j’écris, pour l’héritage du père qu’il était, et du grand père de mes enfants.
J’ai la chance d’avoir un frère de 20 ans mon aîné, il a plus vécu le Maroc que moi
Grâce à cela je vais aller le voir et retranscrire ses souvenirs
Entre les siens, les miens, une vie, celle de mon père (qui le mérite) nous suivra à tous, et je suis sûr qu’il aurait aimé le savoir.
Réponse a la cuisine
A cette époque les hommes ne touchaient pas trop à la cuisine, les femmes plus soumises l’acceptaient
Dans le prochain spot, je dis quelques mots la dessus
Merci comme toujours d’être présente
Patrick
rebounjour l'ainée
la reponse aussi à ton 2 eme message viendra ,
merci beaucoup
patrick
cHER AMI VOYAGEUR,
Je suis tout à fait d'accord avec ton comment laissé sur mon Blog!!
Au fait, as-tu un jour compté le nb de pays que t'as déjà visités?
Je te suggère de cliquer sur ces deux sites Web du CIGV:
www.cigv.com
&
www.cigv-online.com
Bonjour el Greco
Je n'ai pas tant voyager que ça, je me lance
France
Maroc
Tunisie
Usa
Chine
Hongrie
Angleterre
Espagne
Portugal
Emirats arabes unis
Suisse
Belgique
Allemagne (les 2 à l’époque)
J’ai refusé pour convenance personnelle
Autriche, URSS, koweit, et quelques autres
C’est peu j’en suis sur par rapport a toi
Merci de ton passage, j'irai sur les sites recomandés
je ne sais si tu y retourneras mais je comble mon retard vis à vis de ce voyage !
Comment cela le fromage n'est pas un produit du terroir, prend ta moto et vient, tu changeras vite d'avis ^^
@++
bonjour fr@n6
tiens un jour il faudra m'expliquer ta signature
bon pour les fromages je devais pas etre normal si'j'ai ecris que ce n'est pas un produit du terroir
faut que je fasse gaffe aux B.....que j'ecris
et j'ai dis ça quand?
le fromage et le vin sont les deux mamelles du terroir, avec les jolies filles au joues rouges
merci de ton passage
patrick
Bonjour,
J'ai raté deux épisodes et donc, j'ai relu avec grand plaisir le tout.
Très attachant ce petit garçon. Tu nous racontes si bien ce qu'il a vécu, on arrive à se mettre à sa place pour retomber dans l'enfance : observer la nature, imaginer plein de récit sur cette foret qui est "peuplée de milliers de singes….
J'attends la suite.
Encore une fois, Patrick, merci pour le partage.
Excellent week end
Lynn
bonjour lynn
merci aussi pour le partage de tes comm,
la suite bien sur il y en a une ,il va traverser cette foret et sentir l'approche de son village
et l'odeur du sable du desert
il y arrive quand meme,mais une surprise l'attend
merci de tes nombreux passages
patrick
Bonjour Patrick
Un passage éclair pour te souhaiter à toi et tes proches de joyeuses fêtes de Pâques.
Claude
cher Patrick, je n'arrete pas de decouvrir à chaque passage par ton blog un petit bout de ta vie et à chaque fois je suis agreablement surpris. cette fois-ci je ne vais pas te faire des compliments à toi mais plutot à ton ainée. Dieu fasse que la mienne quand elle aura l'age de lire et d'ecrire de me laisser une note aussi touchante. ce jour la je saurais que j'ai acompli ma mission. En attendant tu dois etre fiere de tes enfants.
pour ma signature c mon prénom façon web Francis qui est devenu Fr@n6 ^^
Demain message important sur http://papotagebriard.canalblog.com
promis il ne sagit pas de fromage ^^
pour ma signature c mon prénom façon web Francis qui est devenu Fr@n6 ^^
Demain message important sur http://papotagebriard.canalblog.com
promis il ne sagit pas de fromage ^^
J'ai lu avec intérêt et attention ces dix épisodes. Il serait intéressant que tu publies ces carnets de voyages.
Je te félicite Patrick pour toute cette richesse émanant du coeur.
Juste pour te dire merci...aujourd'hui je me suis lancée dans mon petit passé et ça m'a fait du bien
Bonjour takkou
Oui je te souhaite un jour un moment comme celui que je viens de vivre
Oui aussi je suis très fier de mes deux enfants
Je n'en dirai pas plus, même si j'écris sur le blog, j'ai énormément de pudeur à parler d'eux
Merci de tes passages
Patrick
Bonjour Fa
Merci de tes remarques
J’y pense des fois, mais pour publier il faut du talent et de l'intérêt pour le texte
Merci de ton passage
Patrick
Bonjour aslé
Je crois que c'est ton premier passage, sois la bienvenue
J’irai faire un tour du "cote de chez ton blog"
Reviens nous voir quand tu veux, ton comm, me laisse penser que tu es du pays
Patrick
Bonjour Patrick et vous tous,
Quelle plaisir de te lire de nouveau. Je m'y vois ! Bon petit problème cependant. Je me vois à la pêche et non derrière les gamelles (sourire). De plus j'adore les cedres. Un très bel arbre. Tu écris de très beaux clichés de ta vie même avec certains souvenirs qui m'ont fait mal il est vrai, mais c'est ta vie et tu la racontes merveilleusement bien.
Je t'embrasse très fort et un gros bisou à toute ta famille.
Très bon dimanche à tous,
Marie Christine
Bonjour marie Christine
Merci de ton passage, et toujours merci de tes remarques
On m’a demandé comment il était possible de se souvenir aussi bien de ses souvenirs, je n’en sais rien moi-même
Si on m’avait posé la question avant que je ne commence ce blog, j’aurai sûrement répondu que je n’avais que quelques flashs de souvenirs, il semble que d’écrire découvre peu à peu le voile qui recouvrai l’enfance
Et me voila a écrire presque au jour le jour l’histoire de ce jeune garçon
D’autres souvenirs me parviennent comme cela
Patrick
salut Patrick, ou re.
j'ai bien aimé cet épisode du retour sur midelt. je revois le chemin que j'ai fait il y a qq années en faisant les villes impériales. Tout y est. j'ai même qq photos de paysages splendides, de vallées, de cèdres, des regs. ce pays est vraiment merveilleux. je rentre du sud de la tunisie. C'est beau, mais les couleurs sont bien plus ternes.
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