11 septembre 2006

Enfin le MADRES !






Cela faisait au moins 4 ans que je voulais faire le MADRES, depuis ce WE c'est fait!
Il est quand même mystérieux ce Madres! J'ai l'impression qu'il est proptégé par des forces occultes qui cherchent à t'empêcher de l'approcher d'abord, de le vaincre par la suite.
Déjà, pourquoi avoir attendu 4 ans pour se décider ? Ni Pierrot le bucheron, ni Iris et le Loup, qui m'accompagnent aujourd'hui ne peuvent répondre, mais ils sont bien de mon avis, il y a bien quelque chose d'étrange à cela.
Déjà, hier soir un randonneur de passage nous annonce froidement que le Madres "il faut s'y connaître pour l'attaquer". IL nous indique une multitude de chemins, puis nous déconseille aussiôt de les prendre en prétextant à chaque fois le danger .
Par la cabanne de la Rouquette "c'est pas mal, ah! et puis non, pas en montant plutôt en redescendant! mais faites attention en descendant il y a un passage que les vieux appelaient "mal passe" il faut s'agripper avec les mains, c'est dangereux"
"Vous pouvez aussi gagner du temps en coupant dés le départ, vous montez en suivant la rivière et vous arriverez à la piste". Enfin un conseil stimulant et rassurant.
Bonne nuit pour tous sous la tente, quand je dis bonne nuit je suis sympa... Car Iris et moi avons fait le même rêve ! Il pleut à torrent toute la nuit, la rando est finie, pourvu que la tente ne prenne l'eau!
Ce n'est qu'au petit matin que nous nous sommes tous apperçus que le temps était magnifique, et que la randonnée s'annonçait sous les meilleurs hospices!
A la cabanne tournez à droite criai-je, tout fier d'avoir retenu la leçon d'hier soir!
Il arriva ce dont vous vous doutez.................on s'est perdu!! plus de rivière à droite et plus de chemin devant nous.
C'est dans ce climat de suspicion qu'apparût de je ne sais où un cheval noir, un Merens sans doute, il nous regarda d'un air narquois, je me retounai pour m'assurer qu'il ne nous suivait pas, il n'était plus là!
Pierrot t'as vu le Merens !
Quel Merens ! Y'a pas de Merens dans ce coin! Faut arrèter l'anti-gel à Iris le soir avant d'aller au lit!
Alléluia! La piste droit devant. Nous l'empruntons jusqu'à la carrière comme indiquée sur le plan.
Mais après une heure de marche toujours pas de carrière de Talc. Bizarre !!
Encore quelques métres et l'on décide de la marche à suivre. A droite, un peu plus loin un panneau indique "cabanne de la Rouquette".
Quelle force mystérieuse nous avait justement entrainés vers la cabanne et son passage difficile de "mal passe".
"Il faut faire demi-tour et retrouver le chemin vers le Madres" nous suggera Pierrot
Pas plus de quelques centaines de métres nous apercevons entre les arbres la carrière de"Talc". Vous l'aviez vu vous en montant demanda Myriam!
Non ! personne ne l'avait vue ! Comment une carrière de Talc aussi visible nous a t'elle échappée ? c'est à ne rien y comprendre!
Plus bas, une marque jaune, c'est par là qu'il faut s'engager.
Nous le faisons, mais nous sentons bien que quelque chose ou quelqu'un ne veut pas que nous accédions au Madres...
La piste traverse une jolie forêt, le moral revient et les grosses blagues de Pierrot recommencent à détendre l'atmosphére. Enfin, jusqu'à ce que nous rencontrions des ossements sur notre chemin.
"A ton avis toi le paysan c'est quoi ça" me demanda Iris. Une vache ou un isard, c'est difficile à dire avec si peu d'indices !
Enfin se termine la forêt, nous arrivons à la cabanne de "La Balmette" nous sommes sur la bonne route.
Une halte s'impose pour admirer les magnifiques paturages qui s'étendent à perte de vue, bien plat, une ancienne vallée glacière nous ouvrait ses bras ou bien nous aspirait-elle vers un nouveau destin ?
Un pomme, de l'eau, quelques photos et nous voilà repartis .
C'est quoi cette masse blanche là-bas ! En s'approchant nous découvrimes avec horreur le corps d'une vache quasi entiére qui avait commencée à servir de repas aux vautours!
Les nombreuses plumes qui bordaient la malheureuse en témoignait.
Témoin aussi des empoignades entre les charognards, des plumes tapissaient la plaine partout sur un rayon de 20 métres, attestant des rudes combats qui se déroulent pour la survie ou simplement par gourmandise.
Spectacle affreux !! à ne pas décrire.
Il fallut bien la majesté du spectacle qui s'offrait devant nous pour oublier l'épisode macabre.
Il est où le Madres! ça fait 2 heures que nous marchons et pas de Madres devant nous. Sur la carte il faut prendre tout droit, arrivé en haut de cette colline à gauche on devrait le voir, il se dévoilera à là toute derniére minute .
Souffrance maxi, le dénivellé de 1000 mètres commence à nous courber l'échine, mais si prêt du but perssone ne lachera.
Enfin le plateau est atteint, comme toujours j'arrive le dernier, mais point de Madres, point "d'Orris " qui matérialise son sommet. J'ai l'impression qu' à chaque pas, lui, recule .
D'ailleurs, ce monsieur a un pied dans les P.O et un pied dans l'Aude, comme s'il cherchait encore ses racines ou s'il prenait plaisir à ridiculiser les novices qui tout le long du chemin demadent aux randonneurs qu'ils croisent "Il est où le Madres!"
Enfin, je le vois ce fameux "Orris ". Le Madres avait-il décidé d'abréger ma souffrance et de m'offrir enfin ma récompense ?
De ma jeune carriére de randonneur je n'ai admiré pareil paysage. 360 degrés de plaisir intense, de jouissance même.
Devant, le "Roc blanc" qui domine le "Québec Ariégeois", un peu plus à gauche "l'Ourtiset et le Bentaillole" mes pics préférés, pas uniquement pour le plaisir de la ballade, mais ma femme et moi accompagnés de Pierrot et Christopher avons démarré nos randonnées par l'ascension de ces deux pics. Nous y retournons régulièrement en "pélerinage " et jamais sans camper la veille.
Au pied, le Pays de Sault et ses fameuses pommes de terres, encore devant les "Camporels" avec le "petit Peric" et puis ......et puis ..........que des pics de renom que nous avons pour la plupart déjà escaladés.
"C'est même plus beau que le CANIGOU! " J'avais à peine terminé ma phrase que j'eus l'étrange impression que l'on m'observait, une présence oppressante, de celle qui vous oblige instinctivement à vous retourner en préparant une possible parade !
"Et enfin derriére vous" s'exclama dominique un ami randonneur "Le CANIGOU nous surveille"
C'était ça, c'etait lui, je le vis là-bas pas si loin . Je venais d'abjurer ma derniere randonnée,
Allait-il se vexer? que fera-t'il la prochaine fois que je le retrouverai ? me laissera-t'il tranquille quand j'attaquerai la goulotte?
Une photo de groupe autour de "l'Orris ". "C'est moi qui l'ai construit" dit dominique comme si cela avait été un épisode banal de sa vie réussie de grand randonneur .
"Quand j'etais jeune je venais en vacance en bas au village et tous les jours avec les copains on montait l'orris, la pierre au dessus de l'entrée, c'est moi qui l'ai posée".
C'est çà dominique, un grand gaillard sec comme ses batons de randonnée, il parle peu, mais il a tout fait en randonnée, la France, le Maroc, la Mauritanie et que sais-je encore. Il nous a cité tous les pics que nous avions autour de nous. Le Madres c'est sa mecque, il y monte toujours seul plusieurs fois par an, ma femme dit que c'est sa résidence secondaire!
"Revenez par le Bernard Sauvage, ça vaut le coup!" Ce fut son dernier conseil, il s'éloigna et sa frêle silhouette disparût.
Les crêtes du retour sont d'une beauté rare, nous avons même donné un nom de baptême à un pic sans nom,"le toit du cyclope". Je ne vous dit rien, mais si un jour vous grimpez au Madres, le pic avant le Bernard sauvage c'est lui, et vous comprendrez pourquoi il fût ainsi baptisé.
Au retour rien à signaler jusqu'à ce que nous revenions dans la plaine et devont repasser devant la vache.
"A dondé esta el "Bernard sauvage" ?
Sorti de nul part un couple d'espagnol nous appostropha. Surprenant que personne ne les ai vu s'approcher de nous.
L'homme portait un jeune enfant sur le dos, et sa femme était affublée d'un ridicule parapluie.
Que pouvait bien faire à 16 heures un couple aussi étrange, qui ne ressemblait à rien.
Dans la descente nous n'arrêtions pas de nous étonner de la bêtise des gens! 16 heures, en septembre, avec un orage qui se prépare, un jeune bébé et pas de carte.
Arrivés au refuge de Caillau fin de la rando. Un rituel "monaco" comme à chaque fin rando et nous voila frais comme des gardons, prêts à commenter la journée.
"Vous avez vu les randonneurs espagnols" ! Tu parles! nous répondit le garde d' un air soucieux, "Ils n'avaient même pas de chaussettes, il a fallu que je leur en prête"
"Mais il fallait les empêcher de monter, c'est trop risqué". Le garde me regarda avec des yeux navrés et me dit :"C'est comme si quelqu'un les attirait, il n'y a rien eu à faire"
L'orage gronde là-haut, la pluie ne va pas tarder, c'est certain ils ne seront jamais de retour avant la nuit, et cet orage qui s'approche de plus en plus prêt.
La-haut le seigneur Madres reprend possesion de ses terres qu'il avait momentanement prêtées à des randonneurs qu'il sélectionne minutieusement!!!
Nous avions réussi notre examen malgré tous les mystéres non éclaircis qui avaient toute la journée jalonné notre marche
Mais eux la-haut !!!
Il m'arrive encore aujourd'hui d'y penser !
Que sont-ils devenus ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Nous avons apprécié votre récit qui nous laisse MYSTERIEUSEMENT surpris, parce que nous avons ressenti cette "bataille d'approche" envers ce pic Majestieux... par sa force.
Nous aussi, nous adorons l'OURTISET et le Bentaillole. Aujourd'hui, nous n'avons pas reussi à aller jusqu'au sommet du Madres. En lisant votre histoire, nous commençons à comprendre ;). Valérie.Ar.

Anonyme a dit…

Dans mon lycée, c'est une sorte de rituel que de faire une randonnée dans ca coin lors du début de Seconde. J'y ai donc participé et j'ai vraiment apprécié votre récit qui m'a fait repensé au bonheur que l'on a lorsque l'on arrive en haut, après des heures et des heures de souffrances ( surtout que ce jour la la température était de -1° ^^ ! ). Surtout que pendant ce temps certains de mes amis faisaient ce que l'on appelle "LA BOAGLIETTE", une simple randonnée autour du lac, en bas et je me disais qu'il raté vraiment quelque chose, le paysage était simplement MAGNIFIQUE ! Je pense que cette randonnée est une expérience enrichissante à faire dans sa vie. Je ne sais pas si je serai capable de la refaire jusqu'en haut mais en tout cas je referai avec grand plaisir une randonnée là bas mais sur des pics plus faciles ! ^^