07 septembre 2010

Les rencontres des dédicaces


C’est l’étudiant qui passe, nonchalant, écoute, se rapproche et me demande :
« C’est quoi la guerre du Rif ? ». Je lui explique, mon père, les spahis, Abdel Krim, la révolte des berbères, l’atrocité ». Je le vois souriant, il me dit :
« Accepteriez-vous de m’aider à rédiger mon mémoire, je suis étudiant en histoire et je viens de trouver mon sujet, fantastique ! Personne n’aura le même ».
Je lui donne mon tel. « C’est moi qui suis heureux »……………….comme Ulysse.

C’est une autre dame je la repère. Plus vielle que vielle, elle tourne, retourne, demande conseil à la vendeuse, elle écoute, lit, change d’avis, fait demi tour, revient à son autre livre, elle occupe le terrain avec ses yeux et ses doutes. Je la comprends, je suis comme elle. Je refuse de me précipiter sur la tête de gondole de Coben, le Clezio, Tamuk et autres produits de consommation, même si je leur reconnais un immense talent, le livre doit avant tout me plaire pas le marketing.
Elle est enfin devant moi et m’explique :
« Je cherche un livre, vous pouvez m’aider ? »
Je l’avais compris. Je lui explique. J’aime discuter avec la mamie que je verrai bien avec un cabas et des poireaux dedans, allez savoir pourquoi ? Elle accroche, elle aime lire, mais c’est depuis peu, avant elle n’avait pas le temps. Elle m’explique :
« Depuis que j’ai perdu mon mari, il me reste plus que la lecture ».
Je redouble d’attention, si je pouvais je lui offrirai mon livre. Cette mamie me plait. Elle semble vouloir combler un vide immense. ………….Nos chers disparus.
Elle ouvre le livre et me dit : « Mon Dieu, que c’est écrit petit, c’est dommage ! Je n’y vois pas trop ».
Je suis déçu, non pas de n’avoir pas vendu, mais de ne pas être la lecture d’un soir pour lui apporter un peu de plaisir.

Une autre grande déception. Il est grand, barbu, cheveux longs, un reste des hippies que j’ai bien connus et qui s’est incrusté dans ce beau pays. Il sait que je suis là, il ne peut me manquer, je suis idéalement placé à l’entrée et mon affichage est visible.
Il passe devant, ne me voit pas, il furette, lit, tourne et retourne les livres, change de rayon, lit minutieusement les 4èmes et l’intérieur des livres, pose son regard sur un autre, délaisse celui qu’il a dans la main.
Cela fait une heure au moins qu’il est là, il a choisi deux livres, mais moi rien. J’ai envie d’aller l’accoster juste pour savoir quel est son critère de choix. Je n’ose !
Il ne viendra pas me voir cela se sent, je ne lui plais pas. Trois heures qu’il cherche, 5 à 6 livres entre les mains, il s’en retourne passe devant moi…….pas un mot………..je suis bidon ?.........Je râle…………de rage……..furieux en dedans de ne pas avoir été seulement consulté, juste pour discuter avec lui.

C’est la femme, qui aime mon livre me le fait dédicacer et qui a oublié ses sous, elle me rend le livre dédicacé, « A Claudia…. » J’en fais quoi moi !!!!!!! Mes dédicaces sont très personnelles, je ne vais quand même pas le revendre à quelqu’un d’autre et tant pis si elle ne se nomme pas Claudia. !!!

Deux femmes s’approchent, elles ont déjà deux livres entre les mains : elles hesitent
« Vous comprenez, c’est pour offrir ! »
Moi, « Un livre avec une dédicace, c’est un beau cadeau »
Elles « Oui mais vous n’êtes pas connus vous ! » ??????????????????
Moi grand seigneur en rage, « Dans ce cas, choisissez Pennac, Chagrin d’école » Elles suivent mon conseil et reposent l’autre livre qu’elles tenaient.

22 août 2010

Samedi au Centre Culturel de Leclerc


Samedi 14 heures centre culturel de Leclerc à Carcassonne, le stylo aux aguets j’attendais le futur lecteur, je dirais plutôt ma future lectrice. Mais où sont les hommes quand les femmes furettent dans les allées d’une librairie ?
Mon expérience de modeste écrivain me fait dire que sur 10 personnes qui fréquentent une librairie au moins 7 sont des femmes.
Elles vont et viennent, déchirent des yeux l’atmosphère subtile de ces lieux sacrés.
Je n’ose les déranger dans leur promenade amoureuse, en quête du livre qui va les faire vibrer. Je préfère respecter leur sacerdoce que de venir déranger un si passionné pèlerinage, mais je rêve de les voir s’approcher de ma table et me demander :
"C’est vous qui l’avez écrit ?"
En général débute alors un partage, entre l'auteur qui sur 200 ou 300 pages y a étaler son talent quel qu’il soit, et celle qui sans doute dans quelques instants va le partager.
Instants merveilleux.
Merci à l’équipe du centre culturel de Carcassonne, Stéphane le responsable et ses deux collaboratrices, Nathalie et Emmanuelle, bourrées de gentillesse, de compétence et de talent. Vous pouvez y aller les yeux fermés, il y a vraiment un accueil à vous couper le souffle.
Merci au centre culturel d’aider des auteurs locaux, vous y trouverez même un rayon spécialisé.
Date sera prise pour y revenir.
Bonne lecture à tous. L’actualité littéraire de la rentrée est chargée, tous les mastodontes ont écrit 700 ouvrages.
J’ai succombé pour MUSSO « La fille de papier »

13 août 2010

Rencontres et Dédicaces 2010


9 janvier : Café littéraire de Pamiers
16 Février : Radio 100%
29 Mars : Radio RCF Carcassonne
6 Juin : Salon du livre de Pamiers
14 Juin Narbonne : association Tersichore
17 Juillet : Bibliothèque de Chalabre
20 Aout : Salon du savoir faire pied noir Barcares
21 Août : Centre culturel Leclerc de Carcassonne
29 Septembre: CML de Perpignan
2 Octobre : Salon du livre de Saverdun
3 Octobre: Salon du livre de Prades
6 Octobre : Bibliothèque des Pujols
8 Octobre : Milles poetes à Narbonne
10 Octobre: Mediatéque de Leucate
20 et 21 novembre: salon du livre de Soreze
en attente de date
salon du livre a foix
mediatheque de varilhes
Cercle Algerianiste de carcassonne
les tretaux à villelongue

05 août 2010

Une de mes nouvelles publiée chouette!!!!!!!

Il m'arrive parfois d'ecrire une petite nouvelle , celle ci a été selectionnée au concours de Chalabre et publiée

Histoires d'Eau
ISBN-13: 978-1-935558-55-2
232 pages
18€
Anthologie proposée par Philippe Ward & Jean-Marc Lofficier
en collaboration avec la Mairie de Chalabre.

Eaux tranquilles des lacs, tumultueuses des rivières…
Source de vie, de purification et de régénérescence...
Présente dans les déserts comme dans nos larmes, sur la Lune comme sur Mars...

Origine de toute vie, l'EAU est le symbole universel de fécondité, de pureté, de baptême et de transformation.

19 nouvelles fantastiques et de science-fiction sur le thème de L'EAU par Sophie Barrois, Florie Bonnel, Joëlle Brethes, Cindy Cornet, David Criscuolo, Annick Demouzon, Christophe Derouault, Hilda Dussoubz, Bruno Duval, Even, Anne Goudour, Francine Gougeon, Patrick Hiérard, Jean-Marc Lofficier, Robert Moschini, Christian Perrot, Arnauld Pontier, Gabriel Vidal et Philippe Ward.


Pour passer commande, laissez un message , je vous contacterai
ou par mail : pas-a-pas@club-internet.fr

amitiés litteraires

21 juillet 2010

Rendez vous des Auteurs à Chalabre 11 Aude











Dédicaces à la Mairie et Bibliothèque de Chalabre

17 juillet à Chalabre dans l’Aude, quelques écrivains de nouvelles étaient invités à dédicacer leurs textes retenus lors du concours sur le thème « l’eau »
Ces textes sont à présent réunis sous forme de livre intitulé « Histoire d’eau » édité avec l’aimable concours de J.M Lofficier éditeur des « Rivières Blanches » à Chalabre »
La Mairie de Chalabre et la bibliothèque avec Madame Danjou étaient organisateurs de la journée
Ce livre est mis à la vente au profit d’une association de protection de l’environnement aux USA qui lutte contre la marée noire. (Info sur le site Rivières Blanches) Etaient édités :
Sophie Barrois
Florie Bonnel
Joelle Brethes
Cindy Cornet
David Criscuolo
Annick Demouzon
Christophe Derouault
Hilda Dussoubz
Bruno Duval
Even
Anne Goudour
Francine Gougeon
Jean marc Lofficier
Robert Moschini (vainqueur du concours)
Christian Perrot
Arnault Pontier
Gabriel Vidal
Philippe Ward
Et votre serviteur

Très agréable après midi à échanger entre écrivains et le public surtout si c’est pour une bonne action
Pour se procurer le livre : commande directe chez l’éditeur ou par « meszigues »

Quand à moi, avec quelques autres, j’avais aussi le privilège de signer mon livre « Quand je serai brand, je ferai berbère » qui semble vouloir faire un bout de chemin avec moi


Bientôt

Photos fournies par la mairie et le correspondant local de l’indépendant

16 juin 2010

Soirée Poesie "Terpsichore"

Soirée Poésie à Narbonne plage


J’ai eu l’honneur d’être invité à présenter mon livre à Narbonne plage, invité par l’association
Terpsichore.
De plus l’invité d’après ce que j’ai compris, influence le thème de la soirée et ce fut le Maroc, les voyages, le désert
Fabuleuse soirée ou chansons, poèmes, lus et chantés par les membres de cette très belle association.
Et puis j’ai complété la soirée avec ma modeste conférence et dédicace
Merci à cette belle association qui quelque part m’a réconciliée avec la poésie.

21 mai 2010

Quand je serai grand........le havre de paix episode 1


Layrole notre havre de paix

Ce qui ne changeait pas, c’était le caractère exécrable de ma mère, qui de plus en plus s’enfermait dans un drôle de mutisme exacerbant et inutile. Elle n’en sortait que pour étaler ses nauséabondes critiques à mon père, qui lui n’avait plus qu’une seule idée en tête, s’en aller le matin de bonne heure pour aller travailler la petite ferme que nous avions achetée, là-haut en montagne à Layrole. Il n’en revenait qu’à la nuit, espérant que ma mère avait dans la journée vidée son seau de fiel jusqu'à la lie.
Sans doute le travail ne manquait-il pas à Layrole. Je crois aussi que dans les verts pâturages, il s’y sentait bien, il pouvait à son aise, seul, s’évader de France, revenir sur ses pas, chercher la trace encore fraîche de son bonheur jadis à Timexaouine, Imintanaoute, Midelt... il était jeune... et la vie y était belle...
Le travail avançait et la fatigue se faisait toute petite pour le laisser gambader dans la forêt des singes, saucer l’huile chaude du moulin, chausser ses Pataugas et s’en aller à Arbalou N’Serdane ou Boumia.
Le village de Layrole est situé à sept cents mètres d’altitude et à environ cinq kilomètres de Serres-sur-Arget, en direction du col des Marrous. La route goudronnée nous abandonnait à l’époque, à l’intersection avec la route de Sahuc, le village voisin. Dès cet instant, il fallait être prudent et vigilant tant la route était en mauvais état surtout en hiver où le risque d’accident nous guettait à chaque virage. Mon père avait acheté cette propriété sans la voir, sur plan. Il n’a jamais imaginé qu’elle se situait en montagne. Les collines et les bosses s’étaient camouflées sur le plan cadastral que l’agent de la mairie lui avait envoyé au Maroc. Elles se découvriront par la suite. Je crois aussi que ces terres malignes et abandonnées depuis la nuit des temps, pauvres et oubliées de tous, elles se sont faites toutes plates sur le plan cadastral pour attirer ce doux rêveur de Français qui allait leur redonner leur liberté et leur splendeur d’antan. Comme les animaux d’un refuge devant l’adoptant potentiel, elles se sont faites belles et suppliantes, le grand jeu de la séduction.
Quand je dis « achetées » ce n’est pas tout à fait exact, il avait plutôt reconstitué avec le temps un semblant de terres qu’il avait réunies à nouveau, et qui, très modestement, pouvaient s’attribuer le nom de propriété. Il commença son immense patchwork parcellaire en 1965. Petit morceau par petit morceau, années après années, rêves après rêves, avec patience et minutie.
Il ne cherchait qu’à acheter les terres agricoles, mais les propriétaires locaux, chanceux de trouver un acheteur si rare depuis l’exode rural, exigèrent tous que les maisons soient solidaires des terres. C’est contraint et forcé qu’il acheta terres et maisons, parfois dans un état de délabrement avancé, se retrouvant ainsi à la fin de son œuvre de reconstruction propriétaire de soixante quinze hectares de terres de montagne inhospitalières, de dix sept maisons, et cent vingt quatre numéros de parcelles cadastrées. Un immense puzzle grandeur nature !
Sur deux files, les maisons frileuses en granit local gris et triste se tenaient au chaud, serrées les unes aux autres, coude à coude à flanc de coteau, le dos adossé à la colline. Les toits de tuile souvent invisibles, ravagés et camouflés par la mousse, ne dépassaient guerre la hauteur du talus pour mieux se protéger du vent mordant des trop longs hivers carnassiers. Elles se rejoignaient toutes en un point, le lavoir, papotaient un peu sur le sale temps et le brouillard, se serraient la main en signe d’amitié et de solidarité. Puis, de là sur deux longueurs toujours côte à côte, en forme de V, allaient conquérir la colline protectrice.
Seules, deux maisons vivaient isolées du village. Fâcherie familiale ? Étrangers refoulés ? Sorciers ?
Je me souviens qu’à cette époque, à la sortie de chez le notaire, il me confiait, dès que nous arrivions à la maison, les numéros des parcelles achetées. J’allais dans l’armoire sortir le plan cadastral de Layrole, je saisissais toujours le même crayon de couleur jaune et menait mon enquête. Voyons… la parcelle 132548 A. L’œuvre destructrice du temps qui n’en fait qu’à sa tête, était passée par-là. Rares furent les parcelles déclarées plusieurs décennies auparavant en terres cultivables ou prairies naturelles, à ne pas être redevenues sauvages, reconquises impunément et patiemment par les armées de châtaigniers, les fougères, les ronces ou les genêts. Je cherchais le trésor. Où pouvait-elle bien être cette parcelle ? Je dirigeais toujours mon enquête en premier vers les numéros les plus proches des taches jaunes déjà conquises. J’étais si heureux quand elles agrandissaient encore un peu ma zone de couleur et qu’elles continuaient à garnir laborieusement mon cahier de coloriage géant.
Parfois, je devais m’éloigner un peu, chercher dans l’immense désert des numéros perdus, le bon numéro, celui que j’allais, avec enthousiasme et méthode, colorier en jaune. À l’approche de mon crayon, j’entendais bien les parcelles s’agiter espérant chacune d’elle être l’élue, celle que nous venions d’acheter. Elles levaient le doigt. Moi ! Moi ! Moi ! C’est moi, le 132548 A. Point de tricherie ! Je continue mon enquête, et je sais bien compter. Déçues de ne pas être de la liste, déçues de ne pas avoir été achetées, synonyme de résurrection, elles attendaient patiemment le prochain achat. C’est certain, ce Pied Noir un jour ou l’autre possédera toute la montagne.
Peu à peu, fougères, ronces, arbustes désormais indésirables devaient abandonner sans condition ces parcelles avant que les moutons rageurs et gourmands ne reviennent et ne leur redonnent la splendeur de prairie d’autrefois. Les colchiques bleus du printemps, les marguerites blanches, pissenlits jaunes, en été reviendront de nouveau pacifiquement les coloniser.

04 mai 2010

Mais que fais tu ?


La fatigue d'ecrire un peu

l'envie de faire autre chose c'est certain


Alors je me suis lancé dans ça !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!





A bientot

20 avril 2010

Le service dit PUBLIC


Ce que j’aime dans le service public, comme la SNCF, c’est justement le mot « SERVICE »
Donc au nom du service dit public les multi récidivistes grévistes de la SNCF arrêtent la grève pour rendre service au Public, quand les avions sont colles au sol.
Ce serait chouette non ce service public !
Non cela ne se passe pas comme cela !
Ah bon ! Moi j’étais convaincu à les entendre, toutes ces grèves au nom du service dit public
C’est donc une grève pour leur pomme !
Fallait le dire

Bonne route aux vacanciers bloques en France

07 avril 2010

Tour ça pour ça


Petite nouvelle en passant, si cela vous plait laissez un commentaire (reproduction interdite nouvelle protegée)



− Mesdames et messieurs les jurés, levez-vous ! La Cour !
Les hommes en rouge et en hermine de synthèse, avec leur tête de cérémonial bien huilée, entrent, s’asseyent.
La salle, d’un seul homme, au garde à vous, attendait le geste cérémonial du Président pour en faire de même. Il leur fait signe. Aussitôt, c’est un tonnerre de chaises grinçantes que l’on bouge, puis plus rien, le silence, mortel, morbide.
Ce qui paralyse encore plus Jérémy.
Son coeur s’accélère, il ne peut le maîtriser tant il craint ces hommes qui l’ont si mal traité depuis le début de son insignifiant procès.
Le Président, bien plus austère que les autres, lève ses yeux fuyants camouflés derrière d’horribles lunettes de vue, lui lit les réquisitoires, mais aussi et surtout son accusation. Une accusation à peine imaginable. Rocambolesque.
Jérémy n’entend plus rien, la voix monocorde du Président s’estompe, lui se remémore encore et encore comment tout cela a bien pu se faire. Malheureusement, les invectives de la salle, lui rappellent qu’il ne rêve pas. Il se trouve bien au Tribunal de Perpignan, mais il n’arrive toujours pas à y croire tant les circonstances incroyables qui l’ont amené devant ces épouvantails lui paraissent futiles, insensées, incroyables, inimaginables.

Où est le problème, pense t’il ? Le monde est bien administré aujourd’hui. Il est organisé en trois Etats Continents. Les Etats Unis des Amériques, l’Europe englobant en plus quelques pays d’Afrique, et enfin l’Indochine - qui réunit la Chine et tous les pays d’Asie ainsi que l’Inde, d’où son nom - ont économiquement mis la main sur le reste du monde.
Seul un accord signé au tout dernier moment avait évité dans les années 2095 une troisième guerre mondiale.
Depuis ce miraculeux accord, le monde est judicieusement partagé en trois continents et dirigé par trois Présidents continentaux. Les pays n’existent plus, ils portent le nom de départements, avec un Président à leur tête qui élit à son tour, leur Président Continental. Les anciens départements devenant eux des communes.
Toutes les autres strates administratives ont disparu. Jérémy se réjouissait même d’avoir voté cette nouvelle organisation. Ceci grâce à une consultation directe par Internet. Elle permet aux Présidents de soumettre toutes leurs lois directement aux peuples. Dès notre naissance on implante dans notre cerveau une puce avec un code barre secret, et personnel bien entendu, ce qui permet sans équivoque la reconnaissance des votants, évitant ainsi des fraudes comme autrefois.
La vraie liberté en somme.

En ce début d’année 2995, le gouvernement de l’Europe mais aussi celui des Etats Unis des Amériques, et celui de l’Indochine, venaient unilatéralement de prendre des mesures très restrictives sur la consommation de l’eau. L’eau est devenue la richesse la plus importante pour le monde. Elle a supplanté le pétrole qui coule encore à flot, malgré ce que Jérémy a lu dans des reprises de journaux des années 2000. On trouve de nouveaux gisements chaque jour, le baril vaut à peine 5 €. Les industries du pétrole avaient réussi à l’époque l’exploit de faire croire à la pénurie et s’étaient outrageusement enrichies. C’est ce que les trois Présidents continentaux, avaient découvert suite à leurs minutieuses enquêtes.
Cette époque est fort heureusement révolue. Aujourd’hui, ces mêmes industriels se sont reconvertis dans la recherche de puits d’eau, de sources, de désalinisation de l’eau, etc.…..
A la seule différence cette fois-ci, une décision mondiale fort judicieuse, fut prise de nationaliser tout ce qui touchait de près ou de loin à l’eau. Cette eau est dorénavant propriété des 3 continents, il ne peut plus y avoir de spéculation possible.
Evian, Vittel, Danone, toutes les anciennes sociétés jaunies par le temps, impliquées à l’époque dans la vente d’eau avaient toutes disparues rachetées par Elf, Shell, seules survivantes des pétrolières et Chinawater la plus grosse entreprise mondiale.
L’eau, propriété des états, permet à ceux-ci de gérer équitablement cette ressource, d’autant plus que l’Afrique disparue - il n’existe plus que les trois pays du Maghreb qui ont adhéré à l’Europe - le reste du continent sous les coups de boutoir de la sécheresse à répétition, et de l’inconscience des générations passées, n’est plus qu’un bac à sable. Ce grave événement a fait réagir les trois Présidents en promulguant cette loi leur permettant de nationaliser l’eau.
L’ancienne mer Méditerranée à force de désalinisation n’est pas plus grande que l’ancien lac Léman, qui bien entendu lui a été très rapidement englouti par la vase et les champs, où poussent aujourd’hui du blé dur et des vignes.
Le même sort fut réservé à l’Australie. Tous ses habitants ont émigré, chassés par le sable qui sape lentement le pays, ils s’expatrient vers l’eau, l’Europe du Nord et les états du nord de l’Amérique.
L’Alaska est devenu l’état le plus peuplé des Etats-Unis des Amériques, mais lui aussi voit son stock de glace diminuer à vue d’œil.
Le réchauffement climatique n’est plus une utopie, il sévit tous les jours. Mais le commerce des icebergs est florissant pour les Etats-Unis des Amériques. Arme économique bien plus forte que son armée et sa monnaie. Les icebergs vendus à la tonne rapportent aux Etats-Unis des Amériques plus que tous les autres produits d’exportation. Ils sont découpés et vendus aux pays qui manquent d’eau. Ils voyagent sur les océans, tirés par de puissants remorqueurs et sont livrés à des usines sur les ports qui transforment la glace en eau, vendue par la suite en quart de litre. Le litre d’eau est interdit. Le coût de la fabrication des bouteilles en plastique compte tenu de la valeur du pétrole est négligeable. De plus, le quart de litre est la dose journalière attribuée équitablement aux citoyens du monde.
L’eau est contingentée. Un quart de litre par personne et par jour.
Chaque bouteille a un code barre et une puce. Quand on achète de l’eau, automatiquement par liaison informatique, le code barre de chaque individu affiche le nom de l’acheteur, et le nombre de bouteilles achetées sur l’ordinateur central de la police des eaux.
Ce Gencod personnel attribué à chaque personne à sa naissance est inscrit à vie sur la puce implantée à tout un chacun. Mais cette puce a aussi d’autres usages comme de voter quand les Présidents demandent au peuple d’approuver ou non une nouvelle loi.
Quand cette proposition d’implant a été présentée aux peuples, on leur a expliqué qu’on pourrait y trouver toutes les informations médicales. Lors d’un accident de la route par exemple, dés les premiers secours, l’ordinateur pourrait lire dans l’implant le dossier médical et proposer de lui-même le meilleur remède ou bien même, l’opération à réaliser si nécessaire et cela grâce au dossier médical. Un autre exemple, la recherche de donateurs de sang ou d’organes pourrait être facilité grâce à une recherche rapide de donateurs potentiels. Il n’y a que des avantages à cette puce. Les médecins ne sont là que pour la maintenance des ordinateurs « soigneurs » et apporter parfois du réconfort aux malades.
Jérémy a voté pour cette bonne loi, comme 98% des autres électeurs. Depuis la puce s’est enrichie, on y trouve son dossier judiciaire. Là aussi, Jérémy a voté pour, comme 98% de la population.
La dernière proposition a remporté les suffrages, il a été proposé au peuple de pouvoir être repéré constamment par GPS, cela permettrait de confondre les assassins, les violeurs ou même de retrouver rapidement des personnes perdues ou disparues. Jérémy enthousiaste a voté cette proposition sans restriction, comme 98% des électeurs.

− La preuve a été faite de votre forfait, continuait d’élucubrer le Président.
Jérémy n’en croyait pas ses oreilles, cela n’est pas possible, il n’est pas un dealer, ni un receleur. Lui le parfait citoyen de ce siècle de rêve, il aime son pays et a consciencieusement voté toutes les nouvelles lois proposées.
D’ailleurs, il en a très rapidement profité. Il s’est perdu avec sa femme lors d’une randonnée en montagne, vers le Canigou dans les Pyrénées Orientales, et une autre fois vers Chalabre en Ariège. A chaque fois, le brouillard en a été la cause. Il ne pouvait plus se déplacer, la nuit menaçait.
Il appela avec son Blackberry de la 19ème génération. Au centre de repérage par satellite, une voix grésillante informatique repéra rapidement le téléphone compara avec la puce, et grâce aux cartes IGN implantées dans le téléphone, celui-ci le guida et lui permit de retrouver sans dommages sa voiture au parking. Ce service est gratuit car le gouvernement pense que cela coûte bien moins cher d’être repéré et sauvé grâce au traçage que d’envoyer comme autrefois, il y a bien longtemps, un hélicoptère.
Jérémy rassuré par ces deux expériences très positives, s’adonne avec toute sa famille à son sport préféré la randonnée, sans craindre pour sa santé et sa sécurité. Il en profite pleinement chaque fin de semaine en grimpant aux plus hauts lacs, aux pics les plus enneigés des Pyrénées.

− Vous n’avez pas été capable de prouver vos affabulations…………… reprit le Président.
Qu’est-ce qui cloche dans ce procès Kafkaïen ? Jérémy, de plus en plus décontenancé, se demande s’il n’est pas sur une autre planète. Voyons, réfléchit-il, où ai-je péché ? J’ai tout voté, j’ai tout fait comme les Présidents le demandaient, j’ai donné mon accord aussi comme 98% des votants pour envoyer des forces militaires aux deux Pôles. Tous les pays qui possèdent une part de territoire en région glaciaire résisteront plus longtemps à la fin monde qui ne manquera pas d’arriver si rien n’est fait.
L’Europe a engagé sur place une force militaire de 200 000 hommes pour protéger ce territoire d’une invasion ennemie toujours possible.
Il faut toujours faire quelque chose pour sauver la terre. Tous les jours, aux actualités des Etats des continents, les seules admises - cela a été aussi un vote populaire - on explique que les trois Présidents s’engagent à protéger leurs concitoyens d’une rupture d’approvisionnement en eau. Certes, l’eau manque, certes elle coûte très, très cher, mais grâce à leurs décisions citoyennes, ils garantissent que les habitants du monde ne manqueront pas du précieux liquide. Que la loi sera sévère pour quiconque dealera de l’eau. Jérémy approuve cette fermeté face aux dealers d’eau souvent fortement condamnés comme il le voyait à la télévision.
Les Présidents ont bien expliqué que toutes les décisions prises vont dans ce sens et que seules ces mesures garantissent la protection de l’approvisionnement en eau.
Jérémy se remémore ce vieux livre qu’il a lu il y a bien longtemps, d’un jeune auteur méconnu aujourd’hui, Nicolas Hulot. Cet homme semblait être un protecteur de la nature qui combattait sûrement pour protéger la terre.
Il parlait de réchauffement climatique, d’une conférence mondiale dans les années 2010 à Copenhague qui n’avait accouché que de balivernes et qui ne fut jamais plus reprise.
Jérémy est furieux contre cette génération de Présidents beaux parleurs et tartuffes de l’époque. Ils parlaient bien à ce qu’il avait lu et vu aux actualités. Ils avaient fait énormément de promesses, comme par exemple de sauver l’Afrique de la désertification et de la famine. 150 millions d’Africains sont morts dans les décennies qui suivirent. Apparemment, ils ne pensaient qu’à leurs biens et jamais à celui des concitoyens comme c’est le cas aujourd’hui. C’est pour cela qu’il avait voté aussi l’élimination des pays au profit des Etats continents, éliminer ces véreux politiciens était une excellente idée.
Jérémy sourit, un premier sourire dans cet affreux procès. Il imagine sans trop savoir pourquoi, ces illuminés et doux rêveurs de l’époque, Brice Lalonde, Voynet, et d’autres dont il ne se rappelle plus les noms. Que pouvaient-ils faire seuls contre les pétroliers et les politiciens véreux ? Il est certain que ce fut une bonne décision que de confier aux états la charge de protéger la terre. La preuve, l’eau fait affreusement défaut à cause des générations précédentes, mais elle est bien gérée aujourd’hui. Sans l’état, elle manquerait.

C’est comme les photos du livre d’un arrière, arrière, arrière grand-père, un parent bien éloigné, le livre s’intitulait «La terre est belle vue de haut » de Arthus Bertrand, un autre protecteur de l’environnement de ces mêmes années.
Jérémy ne trouve pas que ces photos soient belles. Comment peut-on trouver belle, une forêt amazonienne envahie par l’eau, les moustiques, les animaux féroces, les maladies ? Non ce qui est beau, ce sont les livres et les photos d’aujourd’hui. Plus d’arbres, mais des champs qui nourrissent le monde de soja OGM, de maïs, de blé. L’Amazonie d’aujourd’hui, c’est le grenier du monde.
Le Président des Etats-Unis des Amériques garantit au monde de la nourriture, grâce à cette gigantesque réserve.
On ne peut trouver beaux ces marécages de Sologne, de Camargue et tous les autres marécages sauvages comme le disait lui-même le photographe. Ils étaient tous infestés de moustiques ou de chevaux errants qui contaminaient l’eau que les humains souhaitaient consommer. Les chevaux ont disparu, bien inutiles qu’ils étaient !
L’eau a été pompée, désinfectée, congelée et stockée à moins 15 degrés, dans d’anciennes grottes, comme à Lacq, où jadis on y puisait parait-il du gaz.
Sur un autre livre comique celui-là, une bande dessinée, Jérémy a même lu qu’à l’époque vers les années 1990 à 2010 environ, un homme nommé José Bovet luttait lui aussi pour protéger l’environnement. Son dada à celui là, c’était faucher les champs d’OGM. Cet idiot avait fait stopper la recherche européenne sur les OGM.
Les USA avaient au contraire eux mobilisés de nombreux chercheurs. Ils avaient mis au point et breveté des milliers d’OGM dont un, qui une fois implanté dans de nombreuses espèces, permettait de diminuer le besoin en eau de 95%. Les USA et particulièrement la Sté Tonando régnèrent en maître sur le monde de la semence.
L’Europe d’aujourd’hui doit échanger des plantes génotypiquement modifiées contre de l’eau.
Le monde ne manque pas de nourriture grâce aux OGM, il faut moins d’eau pour les faire pousser, moins d’engrais et moins de désherbants. Les mauvaises herbes sont soigneusement éliminées par le Tound Stop.
Des agronomes ont miraculeusement mis au point un gène OGM qui, introduit dans les plants de vigne spécifiques à la région du Languedoc Roussillon, entraîne des rendements faramineux. Avec ces rendements de plusieurs dizaines de tonnes par hectare, on produit des millions de litres de vin qui sont transformés en jus de fruit ou désalcoolisés à des prix hyper compétitifs. C’est enfin une boisson qui coûte très peu cher à produire et qui peu à peu va remplacer l’eau domestique. On s’attend à ce que le quart de litre d’eau soit échangé par un demi litre de ce liquide nouveau aux multiples parfums et goûts. C’est la révolution attendue, on ne parlera plus de disette d’eau.
La société STOPEAU qui a mis au point cette technique, brevetée dans le monde entier, est la seule à prétendre développer à la fois les vignes et la technique de désalcoolisation.
Les communes de l’Aude, l’Hérault et les Pyrénées Orientales ont replanté de la vigne sur toutes les terres libres. Ces communes de l’Europe doivent produire ces boissons pour le monde.

Les viticulteurs s’enrichissent très rapidement, à l’inverse de leurs ancêtres qui vivaient chichement de leur rude labeur. La concurrence mondiale avait peu à peu exterminée les derniers vignerons. Et les vignes avaient quasiment disparues, seuls les conservatoires et musées possédaient encore des plants endémiques.
Le monde est heureux pense Jérémy. A part l’eau, tout va pour le mieux, et il fait confiance aux Etats pour gérer ce problème. Jérémy était un homme heureux, jusqu'à cette malheureuse affaire.
Il ne comprend pas ce qui lui arrive, lui l’honnête citoyen qui a toujours voté les lois, qui ne les a jamais enfreintes, son casier judiciaire en témoigne, il est totalement vierge, même pas une contravention, même pas un stationnement en zone interdite.
Mais ce n’est là qu’une mauvaise compréhension, s’obstine t’il à penser, avec tous les moyens modernes dont dispose le gouvernement il sera acquitté, c’est certain, il ne peut être condamné.
Tiens, il avait même voté comme 98% des citoyens, la dernière proposition de loi qui demandait de boucher tous les puits des particuliers. Malgré les taxes pharamineuses payées par les propriétaires de puits, la consommation d’eau n’arrivait plus à diminuer et de ce fait entretenait la pénurie.
Une police de l’eau, plus importante que celle de la route, fait respecter cette loi d’une main de fer, et cela lui convient bien.
Bien avant la parution de la loi, Jérémy avait congelé des packs d’eau dans d’immenses congélateurs achetés un par un lentement, sans se faire remarquer, jamais dans les mêmes magasin, juste pour sa consommation personnelle. Nul ne devait soupçonner que Jérémy possédait là une fortune en eau, il craignait une fallacieuse dénonciation, mais aussi le cambriolage et le vol de son trésor.
Les congélateurs ont été même enfermés dans une pièce spécifique sans aucune ouverture, si ce n’est que la porte blindée camouflée derrière une armoire amovible.
De nombreux cambriolages meurtriers ont été commis dans la région juste pour posséder de l’eau.
Jérémy se lève à la demande du Président :
─ Monsieur Jérémy Laflote, après vous avoir relu l’ensemble des débats et votre horrible accusation - la voix du juge en tremblait - ceci vous garantissant un jugement équitable, le jury souverain de ce Tribunal de Perpignan, à l’unanimité vous a condamné à la peine maximum pour avoir délibérément dealé de l’eau et pour avoir congelé de l’eau de provenance illégale.
Jérémy est abasourdi par ce qu’il vient d’entendre, n’écoute pas la sentence, il l’a connaît, il n’a pu les convaincre de son innocence et pourtant, il est innocent, il le jure à nouveau.
Il a juré que le stock de glaçons provient bien d’avant la loi, de son propre puits. Mais quelle preuve de sa bonne volonté peut-il apporter ? Il a un puits dans sa maison de campagne de Salses, et en bon citoyen, il a voté la loi sur les puits, il l’a même respectueusement bien bouché. Les policiers l’ont constaté !
L’accuser ensuite d’avoir camouflé son trafic derrière sa passion pour les randonnées est absurde !! Complètement absurde !!! Il faut bien se protéger des voleurs non !
Le Président reprend :
─ En outre votre passion pour la randonnée, et spécialement vers les lacs de montagne ou les pics enneigés corroborent notre accusation. Tenez, pour preuve, par exemple votre randonnée vers Chalabre vous avez, pendant une journée, tourné autour du Lac de Montbel. Ce n’est là qu’une preuve supplémentaire de votre trafic. Après vos deux sauvetages, nous avons été intrigués. À chaque accident vous étiez proche d’un point d’eau. Nous avons effectué un relevé précis de vos randonnées grâce à votre puce GPS implantée. Elle prouve sans équivoque vos nombreux voyages en montagne. Et donc à chaque voyage vous rameniez de l’eau que vous stockiez dans vos congélateurs !
Jérémy a juré que seule la randonnée l’intéressait. Il ne boit que l’eau qu’il a économisée pendant la semaine. Jamais il n’a dealé de l’eau. Pas même coulant d’une rare source sauvage, il sait que cela est interdit. Il respecte scrupuleusement les lois de son pays.
Mais sa puce GPS prouve qu’il effectue de nombreuses randonnées en montagne alors……………. ……….Putain de GPS puce.

Le Président à nouveau :
─ Monsieur Jérémy Laflote, vous pensiez nous échapper n’est-ce pas ? Nous vous rappelons que grâce à la puce GPS qui d’ailleurs, vous a sauvé la vie, nous effectuons systématiquement des relevés de déplacements des accidentés. Et vous, quelle ne fut pas notre surprise ? Autant de voyages en montagne, ce ne pouvait qu’être louche, d’où notre perquisition et la découverte de votre cache.
─ En conséquence, vous êtes reconnu coupable de trafic d’eau, de détournement de bien de l’état, de dealer d’eau et de non respect de l’ensemble de la législation sur l’eau. L’ordinateur à qui nous avons entré ces données, vous condamne à mort, ce qui sera fait immédiatement ! Faites sortir l’accusé et exécutez la sentence immédiatement !
Jérémy s’effondre. Les forces lui manquent. Déjà il ne sent plus ses membres. Il est transporté dans une salle blanche. Il est déshabillé, lavé, on lui passe sur le corps un drôle de produit jaune malodorant, on l’allonge sur une table comme celle des salles d’opération. Il s’endort lentement, il le sent. Il est bien, se sent presque euphorique, mourir soudainement ne lui cause plus de crainte, il aime presque, c’est féerique. Il écoute de la musique classique de l’époque, « Smoke on the water ». Il entend encore les voix des gens tout habillés de blanc, tout près. Les dernières paroles avant ………

─ Ca y est, il s’en va !…….. Augmente lentement la dose maintenant! ……. Quand même cette idée de puce implantée dans le cerveau c’est génial. Ces cons, en votant cette loi, se sont eux mêmes condamnés……….
Jérémy, encore pour quelques secondes, vaguement, doucement, venu d’un autre monde, entend à nouveau :
- Je te parie que celui là pense fermement qu’il manque de l’eau, comme l’autre avant lui c’était du pétrole, et celui d’avant lui croyait qu’on était en 2995. Suffit de programmer leur puce. Un par un, ou tous en même temps, et tu leur fais croire ce que tu veux. J’te dis……tu peux même les flinguer à distance avec ce produit déjà présent dans la puce……suffit de programmer ! Un ordinateur et hop, tu es le maître du monde !
J’te dis………………….
Jérémy, s’envole définitivement, il y croyait lui à ce monde parfait, il y croyait…………………..

Pendant ce temps, dans le bureau du Président Rouffine, Président de l’Europe, le téléphone sonne :
- Mes respects Monsieur Le Président, nous avons condamné sans problème le seul donneur compatible pour votre fille. On lui a collé une bête histoire de dealer d’eau, le type n’a pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait que hop condamné. Nous le maintenons en vie en attendant l’opération. Votre fille est à l’hôpital depuis une heure, la transplantation est en court.
─ Président, ajouta l’interlocuteur, puis-je aussi vous signaler que j’ai trouvé des acheteurs pour ses autres organes, pour 5 millions d’euros.
─ Comme d’habitude, vendez et partageons, répondit la voix dans le bureau.