21 juin 2008

Mes années college (épisode 14)


J’étais franchement pommé dans ce CEG, autant qu’à Mekhnès, il y a maintenant 5 ans. Mes cauchemars ne sont pas encore dissipés, ils ne sont pas si loin que ça !
J’avais douze ou treize ans et le moins que l’on puisse dire c’est que je n’étais pas en avance à l’école, je dirai même que je patinais sérieusement en classe. À mon frère le « Math’ Élem’ » il avait fallu une dispense d’âge pour entrer en 6ème. Il avait 9 ans!
J’avais moi par contre rarement la moyenne générale, sauf dans quelques matières secondaires qui me permettait de flatter mon timide ego. Rien n’avait changé, comme toujours la gym, le dessin, la musique me sauvaient in extremis. Grâce à elles je parvenais à me tenir la tête hors de l’eau pour ne pas me diriger tout droit sans corde de secours, sur la voie sans issue de la bande des cancres. Là-bas au fond de la classe, proche de l’abîme et du radiateur ils m’attendaient. Proche d’une rivière sans retour, vivotait la tribu des laissés pour solde de tout compte de l’éducation nationale.
Pourtant dans cette désolation, une matière commençait à me titiller les doigts et l’esprit.
Le français.

J’aimais le français et les compositions. Il fallait utiliser judicieusement des mots. Les aligner les uns après les autres, mais pas n’importe comment ? Attention ! Il faut choisir des mots équilibrés, bien les placer, là où ils se mettront en valeur, et égaieront les autres. Là où ils accorderont les sons et l’harmonie à votre idée, à votre esprit, et à votre plume. Là où la phrase terminée vous pourrez la relire avec fierté.
Mais cette fichue orthographe…, elle me gâche mon plaisir !
Mauvais élève sans doute, mais cancre non. Je me doutais que si je sombrais au fond de l’ignorance, au fond de la classe, personne ne viendrait me tendre la main, pas même mes parents.
Je crois bien que je faisais tous les efforts possibles pour mériter mieux que ce triste sort. Mais le retard de ma scolarité me pesait chaque jour un peu plus. Pour une fois, je m’efforçais d’être bon à l’école. Je sentais bien que cela devenait la seule issue possible. J’enviais discrètement et anonymement ces premiers de la classe que je décriai, juste par jalousie de leur savoir. Être parmi ceux que les professeurs citent toujours comme la seule et vraie référence du savoir. Nous les moins bons étions rarement à l’honneur, si ce n’était que comme l’exemple à ne pas suivre nous étions les exutoires et la raillerie des élèves.

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonne semaine pleine de soleil à toi !...

claude
http://geleroyale.over-blog.com

lyliane six a dit…

Tu t'es bien rattrapé en Français avec ces souvenirs d'enfance que tu nous écris.Ta photo aussi est très belle, qu'elle couleur ces roches!

Delphinium a dit…

Bonjour Patrick, cela fait un petit moment que je ne suis pas venue sur ton blog et je vois que la mise en page a changé. J'apprécie. Je me rappelle de mes années collègue à moi. J'avais un copain dans la classe qui n'était pas très bon, il n'avait pas de bonnes notes, il s'en foutait un peu c'est vrai. Et puis après l'école, il est allé à l'université, il a fait une licence et maintenant il a un bon post. L'école sanctionne les gens qui n'ont pas de bonnes notes. Elle valorise ceux qui ont des bonnes notes. Elle devrait aussi valoriser les élèves qui se donnent de la peine. Nous ne sommes pas tous égaux en chance à l'école. Les enfants d'immigrés n'ont pas la chance d'avoir des parents qui peuvent être toujours derrière eux à les aider. Il y a des parcours de vie bien différents. On devrait réfléchir parfois à ce que devrait vraiment être l'école. Une école de vie qui forme le coeur et l'esprit, mais pas seulement l'intelligence et les bonnes notes. Mais c'est une bien grande réflexion à entamer car elle doit se prolonger sur ce qui vient après l'école. La société vante les mérites des gens riches, de ceux qui réussissent. Elle devrait s'intéresser aussi aux petites gens.
Et louer ce qu'ils font, à leur mesure, avec leurs moyens.

Je t'embrasse

Pas a pas a dit…

bonjour claude
merci de ta visite et bonne semaine a toi aussi

Pas a pas a dit…

bonjour lyliane
une visite a mes deux blogs merci
la photo,c'est le maroc les gorges du Dades
quand au français, j'utilise beaucoup les correcteurs automatiques pour l'orthographe . Pour le reste ,je laisse gambader mon imagination
a bientot
patrick

Pas a pas a dit…

delphinium
Oui il y a longtemps, moi aussi je suis un peu dépassé en ce moment entre le boulot et mes deux blogs, merci donc de ta visite
Je suis entièrement ok avec toi sur ta vision de l'école, tu te doutes que je la partage
A bientôt
Bises
Patrick

vincent a dit…

salut patrick :
superbe photo des gorges du Todra.
J'ai vu cette gorge obscurcie par un nuage de sauterelles. impressionnant.
Je reviendrai promis car je suis un peu beaucoup à la bourre.
A très bientôt

Pas a pas a dit…

bonjour vincent
merci d'etre passé comme les sauterelles en coup de vent, a l'inversse d'elles j'attends ton retour
amicalement
patrick

Anonyme a dit…

Petite visite de fin de semaine.
Bon dimanche
Amitiés
Viviane

Pas a pas a dit…

viiane
merci de ta visite, je me ballade sur ton blog, il semble que tu n'avances pas beaucoup
courage!
patrick

Anonyme a dit…

tres belle photo des gorges du Todra
je vais revenir en arrière pour lire tout cela bon dimanche a toi

Anonyme a dit…

Ben , non! j'avance pas vite depuis quelques temps.
C'était la période des examens et j'avais des "jeunes" à "préparer". C'est un travail épuisant. J'espère qu'ils vont réussir du premier coup, sinon je vais devoir recommencer pour la session de septembre!
Bonne fin de journée
Je vais lire ton nouveau texte.
Amitiés.
Viviane

vincent a dit…

ça y est !!! je remonte mon retard.
mais nom de nom!!! Tu serais pas mon frère jumeau? mon clône? mon alter-égo?.
Je crois lire mon histoire dans ce paragraphe.
La classe? ma hantise comme tu disais. Je passait la plupart de la journée à regarder passer les nuages et les martinets en pensant à Micheline pendant les explications du prof.
Micheline, j'étais amoureux d'elle. Elle ressemblait à Ava GARDNER ou plutôt à Christina REALI. Mais elle en aimait un autre.................
sniff!!!

Thérèse a dit…

Les gens sympas sont rarement les premiers de classe!