07 septembre 2010

Les rencontres des dédicaces


C’est l’étudiant qui passe, nonchalant, écoute, se rapproche et me demande :
« C’est quoi la guerre du Rif ? ». Je lui explique, mon père, les spahis, Abdel Krim, la révolte des berbères, l’atrocité ». Je le vois souriant, il me dit :
« Accepteriez-vous de m’aider à rédiger mon mémoire, je suis étudiant en histoire et je viens de trouver mon sujet, fantastique ! Personne n’aura le même ».
Je lui donne mon tel. « C’est moi qui suis heureux »……………….comme Ulysse.

C’est une autre dame je la repère. Plus vielle que vielle, elle tourne, retourne, demande conseil à la vendeuse, elle écoute, lit, change d’avis, fait demi tour, revient à son autre livre, elle occupe le terrain avec ses yeux et ses doutes. Je la comprends, je suis comme elle. Je refuse de me précipiter sur la tête de gondole de Coben, le Clezio, Tamuk et autres produits de consommation, même si je leur reconnais un immense talent, le livre doit avant tout me plaire pas le marketing.
Elle est enfin devant moi et m’explique :
« Je cherche un livre, vous pouvez m’aider ? »
Je l’avais compris. Je lui explique. J’aime discuter avec la mamie que je verrai bien avec un cabas et des poireaux dedans, allez savoir pourquoi ? Elle accroche, elle aime lire, mais c’est depuis peu, avant elle n’avait pas le temps. Elle m’explique :
« Depuis que j’ai perdu mon mari, il me reste plus que la lecture ».
Je redouble d’attention, si je pouvais je lui offrirai mon livre. Cette mamie me plait. Elle semble vouloir combler un vide immense. ………….Nos chers disparus.
Elle ouvre le livre et me dit : « Mon Dieu, que c’est écrit petit, c’est dommage ! Je n’y vois pas trop ».
Je suis déçu, non pas de n’avoir pas vendu, mais de ne pas être la lecture d’un soir pour lui apporter un peu de plaisir.

Une autre grande déception. Il est grand, barbu, cheveux longs, un reste des hippies que j’ai bien connus et qui s’est incrusté dans ce beau pays. Il sait que je suis là, il ne peut me manquer, je suis idéalement placé à l’entrée et mon affichage est visible.
Il passe devant, ne me voit pas, il furette, lit, tourne et retourne les livres, change de rayon, lit minutieusement les 4èmes et l’intérieur des livres, pose son regard sur un autre, délaisse celui qu’il a dans la main.
Cela fait une heure au moins qu’il est là, il a choisi deux livres, mais moi rien. J’ai envie d’aller l’accoster juste pour savoir quel est son critère de choix. Je n’ose !
Il ne viendra pas me voir cela se sent, je ne lui plais pas. Trois heures qu’il cherche, 5 à 6 livres entre les mains, il s’en retourne passe devant moi…….pas un mot………..je suis bidon ?.........Je râle…………de rage……..furieux en dedans de ne pas avoir été seulement consulté, juste pour discuter avec lui.

C’est la femme, qui aime mon livre me le fait dédicacer et qui a oublié ses sous, elle me rend le livre dédicacé, « A Claudia…. » J’en fais quoi moi !!!!!!! Mes dédicaces sont très personnelles, je ne vais quand même pas le revendre à quelqu’un d’autre et tant pis si elle ne se nomme pas Claudia. !!!

Deux femmes s’approchent, elles ont déjà deux livres entre les mains : elles hesitent
« Vous comprenez, c’est pour offrir ! »
Moi, « Un livre avec une dédicace, c’est un beau cadeau »
Elles « Oui mais vous n’êtes pas connus vous ! » ??????????????????
Moi grand seigneur en rage, « Dans ce cas, choisissez Pennac, Chagrin d’école » Elles suivent mon conseil et reposent l’autre livre qu’elles tenaient.

12 commentaires:

Thérèse a dit…

Créer est souvent plus facile que vendre ses oeuvres...vendre sa propre production au début c'est l'enfer après tout dépend de la suite que l'on lui donne.
Mais je vois que tu démènes et que tu emploies tous les moyens possibles, bonne chance!

Pas a pas a dit…

bonjour thereseles livres que l'on vend apres en avoir parler avec passion sont les plus beaux aussi
amities

Viviane a dit…

On ne peut pas plaire à tout le monde ... tu le sais bien ...
Je tenais à te dire que je connais tous les livres de Bernadac et Otto Rahn et de tant d'autres encore que je me demande parfois comment ma tête ne fait pas de mélanges ....
Bonne fin de soirée
Un bisou amical
Viviane

Pas a pas a dit…

vivaine
j'ai vu ta reponse sur ton blog
je me doute toi la specialiste des cathares que tu aies lu l'ensemble des ecrtis
amicalement

Jerry OX a dit…

C'est sans doute le moment que tu préfères : rencontrer tes lecteurs !!! les échanges fusent et l'intéret va croissant !

au plaisir de te lire !

belle semaine à toi !

Jerry OX a dit…

Car meme si la contradiction et la critique sont présentes ...l'intéret est là !!!

Pas a pas a dit…

bonjour cher ami Jerry ox
encore hier soir une petite conference avec deux autres ecrivains sur le theme" ecrire la mediteranée
un vrai grans plaisir
dans quelques jours quelques photos
merci de ton passage

vincent a dit…

forcément ton hippie il peu pas aimer ton bouquin. c'est de la race des anti-colonialistes ces gens là.
C'est souvent borné ce genre de mec.
Alors il va même pas acheter ton bouquin et ne saura jamais qu'il y a autre chose que du colonialisme dedans.
En fait c'est ta famille qui a été exploitée par les locaux. je me souviens avec émotion de votre retour et de l'installation au pays. Pas sympas les montagnards.
s'il avait lu quelques pages de ton oeuvre il l'aurait certainement achetée.
Tu devrais afficher en grand un ou deux passages de ton histoire. les plus émouvant. Je suis sur que tu peux y arriver.

vincent a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
vincent a dit…

salut Patrick!
bé alors!!!! t'es parti ou bien?

vincent a dit…

salut Patrick!
bé alors!!!! t'es parti ou bien?

Pas a pas a dit…

bonjour vince

je ne suis pas trop motivé sur mon blog comme tu le vois
et en plus je n'ecris pas non plus
je suis pas mal invité pour des dedicaces, mon histoire du maroc semble modestement plaire
alors je me consacre au livre et a sa promo
merci de ton passage
patrick